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Des tirs ont visé six établissements pénitentiaires en France en l’espace de 48 heures. Gérald Darmanin s’est rendu en urgence à Toulon pour soutenir les agents. Il a dénoncé un acte d’intimidation d’une extrême gravité.
La prison de Toulon-La Farlède a essuyé des tirs de kalachnikov en pleine nuit. Aucun blessé n’a été signalé, mais l’acte a créé un choc au sein du personnel pénitentiaire. Gérald Darmanin s’est rendu sur place mardi pour leur apporter son soutien. Il a rappelé que ces faits visaient directement l’autorité de l’État et le bon fonctionnement du service public. "Ce sont des qualifications extrêmement graves à la hauteur de ce qu’est l’attaque contre le service public pénitentiaire, c’est-à-dire une attaque terroriste", a souligné le ministre de la Justice sur les propos repris par Le Figaro.
Le parquet national antiterroriste a immédiatement ouvert une enquête. Trois qualifications ont été retenues, dont l’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste. Gérald Darmanin a insisté sur la sévérité de ces chefs d’accusation. Il demande des moyens d’investigation renforcés et appelle à des peines exemplaires pour les responsables. Selon lui, cette violence vise à faire plier la République face aux pressions du narcobanditisme.
En 48 heures, au moins six établissements pénitentiaires ont été visés en France. Les faits relèvent de méthodes diverses : incendies de véhicules de surveillants, menaces contre des domiciles d’agents et graffitis inquiétants. Des inscriptions mystérieuses, comme "DDPF", ont été retrouvées sur plusieurs sites. Aucune organisation n’a revendiqué les attaques. Le ministre évoque des groupes actifs sur Telegram ou Signal, qui incitent à une démarche violente. Il compare ces actes à ceux de petits groupes criminels qui cherchent à déstabiliser l’ordre dans les prisons. "Tout cela semble coordonné et manifestement en lien avec la stratégie contre le narcobanditisme du ministre", a confié une source proche du dossier.
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