C’est dans une ambiance électrique, après l’affaire Benalla, que les députés ont repris, mercredi soir, l’examen du controversé projet de loi asile-immigration, porté par Gérard Collomb.
Face aux députés chauffés à bloc après l’affaire Benalla, le ministre de l’Intérieur a défendu, mercredi soir, l’examen du controversé projet de loi asile-immigration. La nouvelle lecture de ce texte controversé se fera jusqu’à vendredi soir et pourra se poursuivre le week-end. En effet, le gouvernement souhaite une adoption définitive le 1er août, dernier jour de session extraordinaire. "Si l’actualité nous a, hélas, un peu détourné du calendrier des réformes, il nous faut reprendre le cours normal de nos travaux", a lâché Gérard Collomb. Le locataire de la place Beauvau parle d’un sujet qui préoccupe les Français et qui amène l’Europe au bord de la catastrophe.
Gérard Collomb n’a pas échappé aux nombreuses critiques des députés de l’opposition. Vu ce contexte, "il n’est pas tenable d’examiner ce texte", lequel "cherche à flatter un électorat de la droite extrême", estime Elsa Faucillon (PCF). "Nous ne pouvons pas continuer à débattre comme si de rien n’était avec ce déni de démocratie" en commission d’enquête", a de son côté affirmé Ugo Bernalicis cité par Libération. Eric Ciotti (LR) a affirmé à son tour que la démocratie française a été détruite depuis une semaine à la suite des révélations de l’affaire portant sur l’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron.
Malgré ces diverses accusations, le ministre de l’Intérieur est resté dans l’examen du texte. Cette nouvelle lecture résulte de l’échec d’un accord entre députés et sénateurs, notamment le durcissement de certains points par la majorité sénatoriale de droite. "Depuis un an, nous avons pris à bras le corps le défi des migrations", sinon "nous ouvririons la voie aux populismes", a plaidé Gérard Collomb. Le projet a surtout pour objectif de diminuer à six mois, contre onze aujourd’hui, l’instruction de la demande d’asile. Cela permettra de faciliter l’expulsion des déboutés, mais l’accueil des acceptés.
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