L’opération du Raid menée pendant plus de 32 heures contre Mohammed Merah a soulevé de multiples interrogations et bien des critiques portant sur l’assaut final. Au lendemain de la mort de l’auteur présumé des fusillades de Montauban et de Toulouse, le patron du Raid a souhaité livré des éléments sur l’opération qui a mené à la mort du suspect. L’unité d’élite de la Police a fait tout son possible pour capturer le suspect vivant, insiste Amaury de Hauteclocque.
Aujourd’hui critiquée, l’opération menée par le Raid contre Mohamed Merah a été particulière à plusieurs niveaux. Face aux interrogations soulevées après plus de 32 heures de siège, le patron du Raid - Amaury de Hauteclocque - insiste sur le fait que tout a été mis en oeuvre pour interpeller l’ennemi public numéro un vivant. Suspecté d’avoir assassiné sept personnes lors des fusillades meurtrières de Montauban et Toulouse, Mohammed Merah est mort d’une balle dans la tête lors de l’assaut final.
L’opération du Raid menée contre Mohammed Merah a été l’une des plus longues jamais menée par ces policiers d’élite. Extrêmement déterminée, le jeune Français d’origine algérienne est resté retranché pendant plus de 32 heures, sans jamais faillir. Après s’être vanté d’avoir "mis la France à genoux", le jeune homme avait affirmé qu’il voulait "mourir les armes à la main" et il n’a pas hésité à tirer sur les hommes du Raid, jusqu’à la dernière minute.
« C’est la première fois de ma vie que je vois quelqu’un, alors que nous lançons un assaut, venir mener l’assaut contre nous », a confié au Monde.fr Amaury de Hauteclocque.
Retranché dans son domicile pendant plus de 32 heures, Mohammed Merah a eu le temps de transformer son appartement (un trois-pièces de 35m2) en "zone de combat" couverte de « barricades » avec des « recoins et des tanières » explique un policier
Pas à pas, les hommes du Raid ont découvert que Mohammed Merah avait tout préparé. Agé de 24 ans, le forcené a disposé des meubles « mis de manière à pouvoir le protéger, gêner notre progression tant par la porte que par les fenêtres », a détaille Amaury de Hauteclocque.
"Contrairement à ce qui a été dit jusqu’à présent dans les médias, l’opération n’a pas commencé à 11h30 mais à 10h30 (heure de métropole). La progression prudente du Raid dans l’appartement jusqu’à la salle de bain où s’est réfugié Merah dure plus d’une heure" révèle Le Figaro.
Quant aux critiques formulées par le fondateur du GIGN (Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale) Christian Prouteau portant sur "la non-utilisation de gaz lacrymogènes", le chef du Raid apporte à son tour sa version. Le patron du Raid affirme que son équipe avait prévu d’employer cette stratégie pour « saturer l’islamiste et obtenir sa reddition au moment où il sortait ». Mais ce plan n’a pas pu être mis à exécution car Mohammed Merah les en a empêché puisqu’il a fait face aux policiers d’élite en avançant les armes à la main se dirigeant droit sur les policiers qui menaient l’assaut.
Quant aux promesses de reddition du présumé "tueur au scooter", le chef du Raid estime qu’il ne s’agissait que d’une stratégie pour gagner du temps. « Il ne souhaitait que se reposer pour mieux nous affronter ».
Pendant des heures, Mohammed Merah s’est beaucoup confié. Mercredi 21 mars, il a immédiatement revendiqué son appartenance à Al-Qaïda tout en affirmant qu’il voulait "venger des enfants palestiniens". "Un protocole de confiance mutuelle" semblait exister, explique aujourd’hui Amaury de Hauteclocque.
Mais au final, il s’avère que son flot de paroles : "c’était comme un testament, avant de partir", assure le chef des équipes policières.
Sources : Le Monde, Le Figaro et Europe 1.