A l’issue d’environ quatre heures de réunion, six syndicats français (CGT, CFDT, CFTC, CFE/CGC, FSU, Unsa) ont décidé de reconduire leur mouvement pour protester contre le projet du gouvernement relatif à la réforme des retraites. Selon l’intersyndicale,
les annonces du Président Sarkozy au cours du Conseil des ministres d’hier "
ne modifient pas le caractère injuste et inacceptable de la réforme". Un nouveau rendez-vous est alors fixé au 23 septembre, soit le premier jour d’examen du texte par le Sénat. Les syndicats attendent une participation massive à cette nouvelle journée d’action.
Mais avant cette date, les six organisations syndicales prévoient une nouvelle démonstration de force le mercredi 15 septembre, date à laquelle devrait se tenir le vote solennel du projet de loi à l’Assemblée nationale. Elles appellent à "une journée forte d’initiatives et d’interpellations des députés, des membres du gouvernement et du président de la République dans les départements et les circonscriptions".
Après les débrayages du mardi 7 septembre rassemblant 1,12 million (police) à plus de 2,7 millions de manifestants (syndicats) en France, les syndicats se sentent plus que jamais en position de force.
Leur mouvement a réussi à pousser le Chef d’Etat à réagir et à montrer des signes d’ouverture. Nicolas Sarkozy a annoncé hier plusieurs concessions, évaluées à un milliard d’euros. Mais les syndicats estiment que son geste est " trop petit ", ne répondant pas à leur principale revendication. Ils persistent donc à réclamer le maintien de l’âge légal de départ en retraite à 60 ans et à 65 ans pour une pension sans décote.
Au cours des débats à l’Assemblée nationale, des voix se sont également élevées pour dénoncer des concessions " insuffisantes " de la part du gouvernement.
"Ce sont des micro-miettes qui étaient déjà annoncées. Sur la pénibilité, le fait de descendre de 20 à 10%, d’abord cela ne va pas concerner grand monde. Nous avons un gros désaccord sur la façon d’aborder la pénibilité puisque là, il s’agit de travailleurs qui sont déjà en usure. Pour le report de cinq ans concernant les mères de famille dans la Fonction publique, c’est tout simplement que nous avons été nombreux à alerter qu’il y aurait un problème dans les hôpitaux avec un départ massif des infirmières. Non, il faut que le gouvernement retire ce projet", a martelé Martine Billard, du parti de Gauche.
Même son de cloche chez le député Jean-Louis Bianco du Parti Socialiste (PS)." Les annonces du président Sarkozy sont d’un ridicule achevé, un mouvement minuscule. C’est dramatique, ce n’est pas à la hauteur de l’événement ", a-t-il déclaré.
A titre informatif, Force Ouvrière et Solidaires n’ont pas signé l’appel à la grève parce qu’ils souhaitaient, dit-on, une journée de mobilisation plus rapide.