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Deux îles françaises font face à une montée alarmante de la criminalité. Élus et responsables appellent à une réponse rapide et concrète de l’État.
La Guadeloupe traverse une situation critique, marquée par une recrudescence des homicides. Le 17 juin, les chefs de la cour d’appel de Basse-Terre ont dressé un tableau inquiétant lors d’une conférence de presse. Au total, 27 homicides, 111 tentatives de meurtre et 300 vols à main armée ont été recensés depuis janvier. Le premier président Michael Janas déplore un climat de violence extrême et appelle à un sursaut républicain. "Tous les clignotants sont au rouge", a-t-il insisté sur le récit de La1ère. L’île arrive en deuxième position nationale pour le nombre de meurtres, juste derrière la Guyane.
Avec 16 homicides recensés en 2024, dont 13 par arme à feu, la Martinique subit également une recrudescence des violences. Le triple meurtre survenu à Fort-de-France le 11 mai a profondément choqué la population. Le préfet Étienne Desplanques insiste sur la banalisation de ces crimes, commis en plein jour, à proximité de la cathédrale. Le lien avec le narcotrafic et la facilité d’accès aux armes renforce l’inquiétude. Glock européens, fusils AR-15 et revolvers brésiliens circulent librement sur le territoire antillais.
La position géographique des Antilles les place au cœur des routes de la cocaïne, entre l’Amérique du Sud et l’Europe. En 2023, plus de la moitié des saisies nationales ont été effectuées dans la zone de la Martinique. Malgré l’opération Scotopelia lancée en février pour intercepter les yoles clandestines, les résultats restent limités. Les élus dénoncent une réponse trop timide de l’État. Serge Letchimy et Béatrice Bellay réclament une stratégie forte, accompagnée de moyens humains et judiciaires renforcés. Un pôle anti-criminalité organisé est également demandé en Guadeloupe.