La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a indiqué que la France n’est pas "tenue" par l’avis du comité de l’ONU de maintenir les soins de Vincent Lambert.
À la suite d’un accident en 2008, Vincent Lambert, ancien infirmier psychiatrique de 42 ans, s’est retrouvé dans un état végétatif depuis 10 ans. Différentes décisions ont été prises sur un arrêt des soins, mais elles ont été empêchées par plusieurs recours juridiques successifs, d’après Europe 1.
Dernièrement, le Conseil d’Etat a autorisé d’arrêter les soins, mais les parents ont eu recours à la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) et le Comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU (CIDPH). Si le CEDH a rejeté la demande de suspension de la décision du Conseil d’Etat, le CIPDH a souhaité le maintien provisoire de ses soins. Il a ainsi demandé à la France de reculer toute décision d’arrêt, le "temps d’instruire ce dossier sur le fond".
Invitée sur la chaîne BFMTV dimanche 5 mai, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a souligné que dans cette affaire, "tous les recours à la justice sont arrivés au bout".
"Toutes les instances juridictionnelles (nationales ou européennes), confirment que l’équipe médicale est en droit d’arrêter les soins de Vincent Lambert", a-t-elle ajouté.
La ministre a aussi estimé que le comité de l’ONU a pris cette décision "parce qu’il n’a eu que la version des parents", note Europe 1. D’ailleurs, ces derniers se sont retournés vers le CIPDH qui s’occupe des personnes handicapées et non des personnes en état végétatif comme le patient, a-t-elle confirmé.
Agnès Buzyn a poursuivi que la France n’est pas tenue par ce comité légalement, mais qu’elle prendra en compte la décision de l’ONU.
Le gouvernement français a six mois pour fournir ses observations au comité. Pour le moment, ce dernier a demandé à la France de veiller à ce que l’alimentation et l’hydratation de Vincent Lambert ne soient pas suspendues. Une décision qui envenime la situation qui a déjà affecté et déchiré une famille depuis 10 ans. D’un côté, les parents du patient, son demi-frère et une sœur, sont contre tout arrêt des soins. De l’autre côté, son épouse Rachel, son neveu François ainsi que cinq frères et sœurs du patient dénoncent un "acharnement thérapeutique".
Après l’annonce de la ministre, les avocats de Vincent Lambert ont dénoncé des "propos irréfléchis" et "un mépris manifeste d’un membre du gouvernement vis-à-vis d’une instance internationale".
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