Dans une lettre adressée à la communauté éducative et aux étudiants, mardi 9 février, Frédéric Mion dit espérer que sa démission "permettra le retour à la sérénité si nécessaire au travail de toutes et de tous".
Sous pression après avoir nié être au courant des agissements d’Olivier Duhamel, accusé d’inceste, Frédéric Mion a présenté sa démission. Le directeur de Sciences-Po a alors adressé une lettre à la communauté éducative et aux étudiants, mardi 9 février, annonçant sa décision. Sa démission a été présentée aux membres de leurs conseils et à la Ministre de l’enseignement supérieur, a-t-il écrit dans un courrier consulté par France Télévisions. Frédéric Mion avait avoué dans les colonnes du journal Le Monde du mercredi 6 janvier qu’il a été au courant dès 2019 des accusations d’inceste visant le président de la Fondation nationale des sciences politiques qui chapeaute Sciences Po.
Une enquête a été ouverte depuis que les dénonciations de la juriste Camille Kouchner dans le livre La Familia Grande. Elle y accuse notamment Olivier Duhamel d’avoir violé son frère jumeau quand il avait 14 ans. "J’ai jugé en conscience que mon devoir était de ne pas quitter mon poste avant que soit menée à bien l’enquête diligentée (...) par l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la jeunesse.", a noté Frédéric Mion dans a lettre. Selon le rapport provisoire de cette inspection, il n’y avait aucun système de silence concerté ou de complaisance au sein de leur établissement, a ajouté le directeur de Sciences Po.
Le document pointe toutefois des erreurs de jugement de sa part dans le traitement des allégations dont il avait eu communication en 2018. Il évoque également des incohérences dans la façon dont il s’est exprimé sur le déroulement de cette affaire lorsqu’elle a éclaté. Le directeur de Sciences Po espère que sa démission "permettra le retour à la sérénité si nécessaire au travail de toutes et de tous".
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