L’accord trouvé entre les deux parties met fin à toutes poursuites qui alimentaient le feuilleton Bettencourt. La première visant précisément le photographe François-Marie Banier pour abus de faiblesse, puis une autre ciblant l’avocat fiscaliste Fabrice Goguel et le gestionnaire de fortune de l’Oréal, Patrice De Maistre, ainsi que la demande de mise sous tutelle dont fait l’objet la milliardaire Liliane Bettencourt, devraient rester lettres mortes.
"Liliane et Françoise Bettencourt se sont rapprochées pour mettre un terme aux conflits qui ont perturbé leur vie familiale ainsi qu’aux procédures qui avaient été engagées. Elles ont pris d’un commun accord toutes les dispositions nécessaires, dispositions qui resteront confidentielles. Elles réaffirment l’une et l’autre leur attachement à L’Oréal et tiennent à préciser qu’il n’y a, dans cette affaire, ni vainqueur ni vaincu", annonce le communiqué diffusé par les avocats des deux femmes, Maîtres Pascal Wilhelm et Didier Martin.
"En contrepartie d’un certain nombre d’engagements pris par François-Marie Banier conformément aux souhaits de Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt-Meyers se désistera de ses poursuites contre François-Marie Banier devant le tribunal correctionnel de Nanterre", détaille le communiqué conjoint de la famille Bettencourt. "François-Marie Banier se désistera pour sa part des plaintes qu’il a lui-même déposées dans cette affaire", souligne le protocole d’accord.
Rappelons que Françoise Bettencourt-Meyers avait demandé la mise sous tutelle de sa mère, et accusait le photographe François-Marie Banier d’abus de faiblesse pour soutirer près d’un milliard d’euros sous forme de dons en assurances-vie et en tableaux de maîtres dans les années 1990 et 2000.
L’accord entre la mère et la fille stipule aussi que Patrice de Maistre cessera d’être le gestionnaire du patrimoine de Liliane Bettencourt dès le 31 décembre 2010. En échange, le gendre de la milliardaire Jean-Pierre Meyers, ainsi que deux de ses petits fils, Jean-Victor et Nicolas Meyers, âgés respectivement de 24 et 22 ans, se verront attribuer une responsabilité accrue au sein du holding Thétys, qui gère la fortune de la milliardaire. Cette dernière reste toutefois présidente du holding tandis que son gendre en devient le directeur général. Dans le même temps, les deux petits-fils entrent à son conseil de surveillance.
"Cela permet la montée en puissance de la nouvelle génération", a souligné l’avocat de Mme Meyers-Bettencourt, Maître Martin.
Par ailleurs, l’information judiciaire comprenant quatre enquêtes préliminaires portées par le procureur de Nanterre, Philippe Courroye, notamment celle mettant en cause l’ancien ministre du Travail Eric Woerth, reste en vigueur.