Le rapport annuel du service téléphonique pour l’enfance maltraité a révélé que près de 60% des enfants repérés par le 119 sont inconnus des services sociaux.
Au total, 469 966 appels ont été reçus par le numéro gratuit Allô enfance en danger en 2016. Parmi eux, 32 766 ont été traités, soit environ 90 par jour, révèle le bulletin 2016 du Service national d’accueil téléphonique de l’enfance en danger (Snated). Quarante-cinq écoutants se relaient 24H/24 pour traiter les appels entrants. En 2016, 17 328 ont fait l’objet d’une aide immédiate sous forme de conseils, soutien ou orientation. Par ailleurs, les 15 438 ont donné lieu à une "information préoccupante". En plus d’une aide, un compte-rendu a été envoyé à la Cellule de recueil des informations préoccupantes (Crip) du département de résidence de l’enfant.
A partir de ce lundi, Journée internationale des droits de l’enfant, le Snated traitera également des appels reçus via le numéro d’urgence européen, 116.111, et provenant de France. Disponible 24H/24 , il est dédié à l’assistance aux enfants.
Plus précisément, près d’un appel traité sur deux (47,1%) a fait l’objet d’un signalement. "Près de 60% des situations n’étaient pas connues pour fait de maltraitance" par les services sociaux départementaux, rapporte Hermeline Malherbe, présidente du Groupement d’intérêt public Enfance en danger (Giped) sur le récit du Figaro. Cette dernière a d’ailleurs insisté sur la mission de "dépistage des situations". En ce qui concerne la provenance des appels, 11% étaient directement les enfants concernés. Par ailleurs, 40% des appels étaient issus des membres de la famille (mère, père, frère ou sueur, grands-parents...). Enfin, plus 3600 appels traités étaient composés par un voisin, 65 par un gendarme ou policier.
Le rapport annuel de ce service téléphonique a en outre révélé que sur les 32 000 enfants repérés, 47,8% étaient des filles et 46,8% des garçons. Leur moyenne d’âge est de 8,5 ans. Les violences psychologiques prennent le devant à raison de 36,1% des appels. Viennent ensuite les négligences lourdes (22,3%) et les violences physiques (21%). Les violences sexuelles ne représentent que 4% des faits. Dans 90% des cas, l’auteur présumé est un membre de la famille.