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Dans plusieurs villes de France, la grogne monte chez les parents concernant l’utilisation des barquettes et vaisselles en plastique dans les cantines scolaires. Ces derniers dénoncent la présence de bisphénol A, un perturbateur endocrinien interdit en France.
Des collectifs se sont créés dans plusieurs villes de France comme Bordeaux, Strasbourg et Montpellier pour demander le retrait définitif des barquettes ou vaisselle en plastique dans les cantines scolaires.
La mobilisation contre les assiettes en plastique a débuté à Bordeaux en février dernier. Face à l’emploi de cette vaisselle en plastique dans 104 écoles maternelles et primaires de Bordeaux, qui regroupent 17 000 élèves, des parents ont fondé, avec le soutien d’associations de parents d’élèves (indépendantes, FCPE, Peep), le collectif "Cantine sans plastique". En Loire-Atlantique, à Toulouse, Montpellier, Pau et Montrouge (Hauts-de-Seine) où se pose la question du tout plastique dans les cantines scolaires et des déchets engendrés, des parents d’élèves tentent de trouver des alternatives, comme à Strasbourg qui a commencé à remplacer ses barquettes par des récipients en inox. Certains parents s’inquiètent en effet aussi de l’utilisation de barquettes en polycarbonate pour réchauffer les aliments, la chaleur étant censée favoriser la migration des substances chimiques.
Alain Juppé l’a annoncé lors de sa conférence de presse de rentrée. Toute vaisselle en plastique va disparaître des écoles bordelaises au 1er janvier 2018, "même si aucune étude ne montre de dangerosité" selon lui. Pas de danger donc pour la santé des enfants, insiste Alain Juppé, qui explique son choix : "Il y a une espèce de mouvement passionnel qui s’est déclenché et je ne veux pas refuser d’appliquer le principe de précaution".
Pour les agents de cantine, "il est impératif de garder les assiettes en plastique". En effet, selon eux, le choix du plastique favorise de meilleures conditions de travail. Moins lourd et moins bruyant, le plastique permet de pallier au manque de personnel, alors que le nombre d’enfants dans les cantines ne cesse de croître. "Nous comprenons cette crainte. Nous avons beaucoup de mamans dans le personnel. Parfois, leurs enfants sont scolarisés et mangent dans les cantines de Bordeaux. Mais des études sérieuses ont été faites, qui démontraient que les chiffres restaient bien en dessous des normes", explique Patrick Alvarez, de la CGT Municipaux. Un appel à la grève a été lancé le mardi 26 septembre.
Plastique à la cantine, "nous sommes dans le fantasme" mais abandon de cette vaisselle à partir du 1er janvier. #juppe #Bordeaux
— 20minutesbordeaux (@20minutesbord) 19 septembre 2017