A la demande d’industriels français, l’Association française de normalisation (Afnor) a sorti lundi la nouvelle norme sur les aliments halal. Cette mesure a été prise afin de faciliter l’exportation de certains produits.
Cette norme "volontaire", non obligatoire et très répandue en Europe sera expérimentée pendant trois ans en France. A la demande d’industriels français de l’agroalimentaire, elle pourra faciliter l’exportation de certains produits, défend l’Association française de normalisation. Ce "guide de bonnes pratiques de fabrication de denrées alimentaires transformées" détermine une méthode de production unifiée "halal" (licite en arabe). Pour être plus clair, il ne touche pas l’abattage des animaux. En revanche, il concerne uniquement la partie aval de la filière : de la matière brute au produit transformé, incluant conserves, plats préparés, charcuterie, confiserie, boulangerie.
Les autorités musulmanes sont vent debout après la sortie lundi de cette nouvelle norme des aliments halal par l’Afnor. Selon les principaux responsables musulmans, ils n’ont pas été pleinement associés. Ils veulent alors continuer à garder la main sur ce dossier sensible.
Pour se défendre, l’Afnor explique que cette nouvelle norme a été préparée en lien avec le Conseil français du culte musulman (CFCM) ainsi que les organismes de certification liés aux mosquées de Paris, Lyon et Evry. Une annonce critiquée par le CFCM qui rappelle son retrait des travaux menés par l’Afnor. "De ce fait, le CFCM ne peut être associé, ni de près ni de loin, à toute manœuvre d’ingérence par l’Afnor dans la définition du halal, qui est du ressort exclusif des instances religieuses musulmanes", explique le président de ce conseil, Ahmet Ogras cité par 20 Minutes.
Depuis 2016, le CFCM s’est doté d’une "charte halal". Cette dernière représente un "référent religieux" unique afin de déterminer le caractère licite, au regard de l’islam, des produits carnés et de leurs dérivés. Aslam Timol, président de la commission halal du CFCM parle d’un sujet sérieux et complexe. Il a d’ailleurs condamné "la manière cavalière" adoptée par l’Afnor.