Le parquet de Paris a ouvert vendredi une information judiciaire contre X pour "favoritisme et recel de favoritisme". Et pour cause : des soupçons de dysfonctionnements pèsent sur l’organisation d’une soirée à Las Vegas en 2016, au cours de laquelle Emmanuel Macron était ministre de l’Economie.
Un délit de favoritisme soupçonné
Le déplacement d’
Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie à Las Vegas en janvier 2016, est épinglé par la justice. Il y avait rencontré des entrepreneurs français et une soirée a eu lieu dans la foulée. L’Inspection générale des finances (IGF) soupçonne un délit de favoritisme dans ce déplacement. L’opération était à l’époque confiée à Havas sans appel d’offres par Business France (BF), organisme notamment dépendant de Bercy. Une information judiciaire a été alors ouverte contre X pour
"favoritisme et recel de favoritisme", a déclaré ce vendredi le parquet de Paris.
Le rôle de la ministre du Travail Muriel Pénicaud
La ministre du Travail Muriel Pénicaud se trouve mêlée à ce dossier du déplacement d’
Emmanuel Macron à Las Vegas. Directrice générale de BF en 2016, elle est soupçonnée d’avoir tardé à informer son conseil d’administration. Or, elle aurait pu être informée des difficultés comptables liées à l’organisation de l’événement. Interrogée par
RTL le 28 juin dernier,
la ministre a parlé d’une erreur de procédure. Le genre de situation peut arriver sur 500 conventions par an, a-t-elle ajouté assurant avoir pris toutes les dispositions nécessaires pour rectifier le tir.
"J’ai immédiatement déclenché un audit interne et externe. Il y a eu ensuite une inspection générale qui a confirmé que, effectivement, il y avait eu erreur et d’autre part que j’avais pris les bonnes mesures", a-t-elle expliqué sans donner plus de détails. La ministre peut être mise en examen si les juges d’instruction parviennent à réunir des "indices graves ou concordants" à son encontre.
Un nouveau tournant
Ce dossier du déplacement d’Emmanuel Macron à Las Vegas prend un nouveau tournant. En effet, une enquête préliminaire était déjà ouverte dès le 13 mars par le parquet de Paris sur cette soirée intitulée "French Tech Night". Les investigations étaient alors confiées à l’office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).