Un rapport du Haut conseil à l’égalité s’inquiète du niveau d’accès aux soins pour les femmes en situation précaire. L’institution préconise de mieux prendre en compte le genre dans les politiques publiques.
Le programme d’amélioration de l’état de santé des Français ne profite pas à tous. Et les écarts se creusent au détriment des plus fragiles. Dans son dernier rapport, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes pointe le projecteur sur la santé et l’accès aux soins des femmes précaires. Elles représentent 64% des cas, soit 9,5 millions d’individus.
"La santé et l’accès aux soins : une urgence pour les femmes en situation de précarité". C’est le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes (HCE) qui lance cette alerte dans un rapport remis au gouvernement vendredi 7 juillet. Conditions de travail, difficultés financières, "freins culturels et symboliques"… Les femmes en situation de précarité subissent l’effet combiné des inégalités de genre et des inégalités sociales. Conséquence : malgré une santé plus dégradées, elles ont moins recours ou accès à la prévention et aux soins de santé, avertit le HCE.
Si la précarité est source d’isolement social, elle a aussi un impact majeur sur la santé de ces femmes : stress chronique, alimentation déséquilibrée du fait d’horaires atypiques et/ou d’un pouvoir d’achat réduit, renoncement aux soins et aux examens de dépistage ayant pour conséquence des pathologies diagnostiquées trop tardivement. Le faible niveau de ressource des femmes précarisées les conduit presque toujours à hiérarchiser les priorités et reléguer au second plan le recours aux soins. Surtout lorsque ce soin nécessite une avance de frais ou comporte un reste à charge trop important.
Selon ce rapport les accidents de travail touchant cette catégorie ont pratiquement doublé entre 2001 et 2015 avec +81% dans les activités de santé, nettoyage et travail temporaire. Les accidents de trajet ont quant à eux augmenté de 43% et les femmes sont plus exposées aux troubles psychologiques. Par ailleurs, la mortalité prématurée liée à des maladies cérébro-cardiovasculaires est en moyenne trois fois supérieure chez les ouvrières par rapport aux cadres et professions intermédiaires.
Rapport révélé par BFMTV