La radicalisation des policiers s’est accentuée en 2014 et la plupart d’entre eux sont des jeunes ayant rejoint la police au milieu des années 2000 par concours internes.
Une note de la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) révélée mercredi par le livre "Où sont passés nos espions ?" d’Albin Michel a fait état de la situation. Ils étaient 17 policiers radicalisés recensés entre 2012 et 2015 dans les rangs de la police de proximité de l’agglomération parisienne. Parmi eux, quatre se sont reconvertis. Le phénomène s’est accéléré en 2014, d’après les journalistes Eric Pelletier et Christophe Dubois. Dans les détails, les jeunes radicalisés ont rejoint le rang de la police au milieu des années 2000. Ils sont issus d’un concours interne et la plupart d’entre eux sont d’anciens adjoints de sécurité, les emplois jeunes de la police.
D’après les deux journalistes, la radicalisation concerne aussi bien les femmes que les hommes. Les "femmes sont impliquées dans un tiers des incidents et semblent très déterminées, n’hésitant pas à affronter leur hiérarchie", notamment au sujet du port de l’uniforme et des tenues vestimentaires, ont-ils expliqué sur le récit de 20 Minutes. Le cas de l’une d’elles, une femme agent de surveillance en poste dans le 12e arrondissement de Paris arborant en septembre 2014 un hijab devant le médecin-chef et refusant la visite médicale, a retenu leur attention. Une autre femme en poste dans le 17e arrondissement, a été condamnée en appel en 2016 à dix mois de prison avec sursis. Une peine qui a été jointe à une interdiction d’exercer pendant deux ans. Et pour cause, elle a posté sur Facebook des propos menaçants disant : "J’ai encore + honte de porter du bleu. Si j’étais à la place des terroristes, cela ferait bien longtemps que j’aurais fait péter l’Élysée et tous les enc... qui y bossent".
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Outre ces 17 cas de radicalisation recensés chez les policiers, la liste s’allonge dans les ministères régaliens. En effet, pour l’ensemble des ministères de la Défense, de l’Intérieur et de la Justice, une centaine de radicalisés ont été répertoriés. Ce chiffre a été dévoilé par une source en charge du suivi de ces questions aux journalistes Christophe Dubois et Éric Pelletier.