Dans une interview avec le Journal du Dimanche, le ministre de l’Intérieur a martelé que les noms des fichés S ne seront pas communiqués aux maires.
Cette semaine, certains maires ont demandé au ministère de l’Intérieur de leur donner les noms des fichés S dans leur commune. Bernard Cazeneuve a donné sa réponse lors d’un entretien avec le JDD.
Pour des raisons juridiques, "la communication d’une fiche S est impossible", a avancé le ministre. Et les fichés S "sont surveillés et non judiciarisés, ce qui indique que leur dangerosité n’est pas avérée", a-t-il souligné. Dans son explication, Bernard Cazeneuve a indiqué que "Cette confidentialité est aussi la condition de l’aboutissement des enquêtes".
Pour associer les maires dans cette lutte contre le jihadisme, le ministre a fait valoir que "D’un autre côté, nous devons trouver un dispositif qui permette d’associer les maires au processus de prévention et de déradicalisation et qui n’obère pas l’efficacité des services de renseignement - ce que les élus, dans leur immense majorité, comprennent très bien. Nous le faisons". Toutefois, il n’est pas question de "placer en détention des individus qui n’ont commis aucun crime au seul motif qu’ils ont retenu l’attention des services, c’est inefficace et contraire à la Constitution" et aux "valeurs de la République", a-t-il souligné.
"Depuis janvier, 355 individus en lien avec des réseaux terroristes ont été interpellés", a révélé le ministre. Seuls une vingtaine d’individus ont "réussi à quitter notre pays depuis le début de l’année", a-t-il précisé. Actuellement, "17 mineurs combattants" français en zone irako-syrienne sont recensés, a-t-il ajouté. Sur les 700 Français présents sur la zone irako-syrienne, 270 femmes sont des femmes, selon le ministre.