Malgré leurs divergences d’opinions et leurs différences, ces trois responsables religieux en banlieue ont décidé de prôner l’union à l’occasion de la sortie du livre intitulé "l’Imam, l’Évêque et le Rabbin".
Michel Dubost, évêque du diocèse d’Évry, Khalil Merroun, recteur de la grande mosquée d’Evry-Courcouronnes et Michel Serfaty, rabbin de Ris-Orangis ont laissé de côté leurs différences. Ils se sont alors focalisés sur l’avenir de la France fragilisée par l’horreur terroriste. Ces responsables religieux ont donné l’exemple du vivre ensemble et appellent à la fraternité notamment face aux défis à relever et face aux démons à anéantir. Leur action est intervenue à la veille de la sortie du livre à paraître ce mercredi et intitulé "l’Imam, l’Évêque et le Rabbin" signé de Florence Méréo, reportrice au Parisien – Aujourd’hui en France".
La rencontre s’est déroulée dimanche à 7h45 dans la cuisine du diocèse d’Évry. Dans une ambiance conviviale, ces très actifs dignitaires musulman, catholique et juif ont proposé des solutions inédites pour renforcer les échanges interreligieux. Parmi elles figurent le lancement de ballons tricolores depuis leurs édifices le 13 novembre prochain ou encore l’organisation d’une journée interreligieuse de don du sang. En ce qui concerne le vivre ensemble après les attentats de Nice et l’assassinat du père Hamel, le prêtre Michel Dubost insiste sur le symbole. "Les attentats de cet été m’ont fait réfléchir : au lieu de faire de l’entre-soi catholique, nous l’ouvrons à tout le monde", a-t-il déclaré. De son côté, le rabbin Michel Serfaty a souligné l’importance de favoriser par les gestes au quotidien la devise de la France qui est liberté, égalité, fraternité. Enfin, l’imam Khalil Merroun a indiqué : "j’en veux aux politiques qui ont parfois une ignorance totale de nos religions et lâchent des bombes intempestives qui font beaucoup de dégâts".
Les trois responsables religieux ont également donné leur avis au sujet du burkini au cœur des polémiques ces dernières semaines. "Je trouverais tout aussi absurde que la République interdise aux femmes de porter le burkini si elles le souhaitent, même si cela est fait par provocation. Si on ne peut pas s’habiller comme on veut, nous ne sommes plus en démocratie", a déclaré l’évêque. "Dans le contexte post-attentats, le burkini peut être vu comme une sorte de provocation politico-religieuse", a de son côté affirmé le rabbin concernant la loi pour l’interdire. L’imam propose, quant à lui, "une loi contre les hommes qui voudraient imposer à une femme le port du voile ou du burkini".
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L’imam, l’évêque et le rabbin : leurs solutions... par leparisien