Après le logiciel chargé de répartir les élèves parisiens en classe de seconde, le rectorat de Paris entend mettre en place un système similaire pour répartir les élèves d’école primaire entrant dans les collèges publics dès la rentrée 2017. Objectif : favoriser davantage la "mixité sociale".
Le système d’affectation des collégiens parisiens va changer dès la rentrée 2017. Un Afflnet, un algorithme d’"affectation par le net", sera mis en place pour la rentrée des élèves de sixième à partir de la rentrée prochaine, rapporte Le Monde.
Dans une tribune publiée sur Le Monde, l’économiste Thomas Piketty demandait un logiciel d’affectation des collégiens pour lutter contre la ségrégation sociale dans les collèges parisiens. Un appel visiblement entendu par le recteur de Paris François Weil qui a annoncé à l’AEF la mise en place d’un Affelnet des collèges à la rentrée 2017. Le logiciel gèrera les 12 000 enfants entrant en sixième dans des secteurs multicollèges. Une douzaine de secteurs élargis sont par ailleurs prévus dans 8 arrondissements populaires : du 10ème au 14ème et du 18ème au 20ème. Une douzaine de "secteurs élargis" devraient ainsi être mis en place dans des "arrondissements hétérogènes", mettant fin au système affectant les collégiens à un établissement unique en fonction de leur adresse, prévient le recteur.
Le recteur de Paris, François Weil, affirme dans une interview à l’AEF que ce nouveau logiciel ne serait pas "une simple déclinaison d’Affelnet seconde, car il n’est pas envisageable d’appliquer les mêmes principes à des élèves de 6ème, ne serait-ce que dans la prise en compte des temps de transport". Et d’ajouter "les inquiétudes, légitimes ou non, ne doivent pas conduire à une fuite vers l’enseignement privé, avec lequel par ailleurs nous entretenons des rapports de confiance". Pour mettre en place cette réforme, le rectorat part du constat qu’une partie des collèges sont particulièrement élitistes à Paris quand les autres sont particulièrement paupérisés. Il s’agit de la ville la plus ségrégative de France derrière Versailles. Le collège public le moins favorisé accueille 65% d’enfants défavorisés quand le plus favorisé accueille seulement 0,3% de défavorisés.
Ce système, déjà mis en place dans le rectorat de Versailles il y a cinq ans, serait "avant tout un outil de pilotage efficace", a assuré le rectorat. Il fait toutefois l’objet de plusieurs critiques. Les établissements privés échapperont en effet à cet algorithme, censé favoriser la mixité sociale. "Le privé sera inclus de différentes façons", assure le ministère de l’Education nationale. "On peut convenir avec lui d’objectifs de composition sociale des collèges, de stratégies de recrutement…", ajoute-t-il. Enfin, "deux réunions sont programmées ces deux prochaines semaines pour définir les contours des secteurs, leur périmètre", a indiqué un membre du cabinet de Najat Vallaud-Belkacem au Monde.