La ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem s’est défendue fermement en détaillant son projet sur l’enseignement des "langues d’origine".
Depuis plus d’une semaine, la question de l’enseignement de l’arabe au primaire alimente de vives polémiques. Pour mettre les choses au clair, la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem a détaillé son projet de réforme des "langues d’origine". Invitée sur le plateau de LCI lundi, elle a développé ses intentions sur l’avenir des "ELCO" (Enseignement de langue et de culture d’origine) en mettant les points sur les "i". La ministre a notamment tenu à se défendre face aux critiques lancées par Bruno Le Maire. Elle a alors insisté sur le fait que l’enseignement du français ne sera en aucun cas revu à la baisse au primaire, encore moins au détriment de l’arabe. "Est-ce que quelqu’un qui a participé au gouvernement précédent, gouvernement qui a supprimé une demi-journée de classe en primaire peut décemment nous dire que nous ne consacrons pas suffisamment de temps aux fondamentaux ?", s’est-elle interrogée.
Najat Vallaud-Belkacem a en outre affirmé que l’apprentissage de l’arabe ne sera pas imposé en CP. La ministre de l’Éducation nationale est allée plus loin en dénonçant "l’absence de filtre entre ce qui circule sur la fachosphère et les propos des responsables de droite". Il est à noter que les ELCO sont régis par des accords datant des années 70. Ils sont destinés jusqu’à présent aux enfants de travailleurs migrants issus de neuf pays. Ce programme inclut plusieurs langues enseignées comme le portugais, le turque, l’italien, l’arabe et le serbo-croate ou encore l’espagnol.
Ce dispositif controversé ne va pas s’éterniser. Alors que les cours sont assurés par des enseignants originaires des pays concernés, mis à disposition par leurs gouvernements respectifs ou recrutés localement par les autorités consulaires, les ELCO sont critiqués de favoriser le communautarisme. "Ces langues doivent être considérées comme les autres langues vivantes. Nous allons donc mettre fin au système des ELCO en 2018 pour le remplacer par un système dans lequel les professeurs seront recrutés, évalués par nous", a confié Najat Vallaud-Belkacem. "Surtout, les cours en question seront ouverts à tous les élèves sur la base du volontariat et sans communautarisme. Vous voyez bien qu’on change considérablement la donne", a-t-elle conclu.
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