Le Conseil d’Etat a définitivement radié la corrida du Patrimoine immatériel français suite au rejet du pourvoi en cassation déposé par deux associations contestant une décision de la cour administrative de Paris.
La cour administrative de Paris avait enlevé la corrida de l’inventaire du Patrimoine immatériel français, rappelle France Tv. Deux associations, l’Observatoire national des cultures taurines et l’Union des villes taurines de France, ont mené un pourvoi en cassation, mais le Conseil d’Etat, qui est l’instance suprême souveraine en la matière, a définitivement rejeté la procédure. Ces deux associations devront verser 3 000 euros au Comité radicalement anti-corrida (CRAC) et à l’association Droits des Animaux, des opposants à la corrida.
En 2011, l’Union des villes taurines et l’Observatoire national des cultures taurines avaient obtenu l’inscription de la corrida à l’inventaire du Patrimoine immatériel français, mais la cour administrative de Paris s’est mise en travers de cette décision en juin 2015.
"Le rejet du pourvoi fait que la décision de la cour administrative est définitive", a commenté auprès David Courbet, le cofondateur de l’association Droit des animaux. "Nos adversaires voulaient sanctuariser la corrida, ce ne sera pas le cas", a-t-il ajouté. Le combat de l’association a duré cinq bonnes années. Pour elle, la corrida est une "séance de torture et d’agonie", et "n’a rien à faire avec les parfums de Grasse et la tarte Tatin".
Le Patrimoine culturel français comprend des savoir-faire, des pratiques sportives, rituelles, festives, des danses, des jeux, des musiques. Il constitue un recensement, mais n’applique pas des mesures de sauvegarde. L’inventaire français comprend quelque 300 pratiques dont la fauconnerie, le compagnonnage, la dentelle au point d’Alençon, le maloya qui est la musique traditionnelle de La Réunion, ou encore le tracé de la charpente à la française.