Philippe Martinez, le président de la CGT, reste inflexible face au Premier ministre Manuel Valls qui souhaitait que les syndicats annulent les manifestations de jeudi en raison des violences survenues la semaine dernière.
Les manifestations contre la loi Travail de la semaine dernière étaient marquées par des violences, rappelle Le Parisien. Le Premier ministre Manuel Valls souhaitait que les syndicats, CGT et Force ouvrière en tête, annulent les rassemblements prévus jeudi. Philippe Martinez, le président de la CGT, a dit non, évoquant une "question de bon sens".
"On maintient les journées d’action du 23 et du 28 juin, nous prolongeons la votation citoyenne dans les entreprises", a dit Philippe Martinez sur Europe 1, précisant tout de même un peu plus tard que la manifestation prévue aujourd’hui à Toulouse était annulée, "parce qu’il y a un match de football avec la Russie".
Philippe Martinez s’insurge contre les accusations portées sur les syndicats à propos des violences "indépendantes de la mobilisation". Il a voulu retourner le problème, demandant pourquoi les casseurs lors des manifestations contre la loi Travail, identifiés chaque semaine, peuvent continuer alors qu’il a suffi de deux jours pour arrêter les hooligans à Marseille. "Ces casseurs se sont attaqués à un hôpital, c’est scandaleux !", a-t-il poursuivi.
"Toutes les violences se font en dehors des cortèges syndicaux", a martelé Philippe Martinez, réfutant en bloc les affrontements directs entre les militants de la CGT et les policiers. Il assure que le service d’ordre du syndicat se charge de la protection à l’intérieur des cortèges, et à l’extérieur, c’est du ressort de la police, donc du ministère de l’Intérieur et du préfet de police de Paris. "La police fait du bon boulot. Le problème, ce sont les ordres de non-intervention qui lui sont donnés", conclut-il.
A propos de l’accord d’entreprise prévu par l’article 2 du projet de la loi Travail, Philippe Martinez s’agace : "On nous accuse de ne pas vouloir dialoguer, on a repris le dialogue avec le gouvernement vendredi, en apportant une liste de propositions. La réponse du Premier ministre, c’est on discute pas".