Médecins du Monde dénonce les médicaments trop chers

Simplifier l’accès de tous aux traitements adéquats, c’est l’objectif de Médecins du Monde en lançant une campagne choc et une pétition contre les prix "révoltants" des médicaments. Médecins du Monde dénonce en particulier l’inaccessibilité des patients pour le traitement du cancer et de l’hépatite C. Les prix "exorbitants mettent en danger le système de santé", souligne Olivier Maguet, responsable de la campagne à Médecins du Monde.

Selon ce responsable, le Solvadi, premier des antiviraux efficaces contre l’hépatite C, était un révélateur. Alors que sa production ne coûterait que moins de 100 euros à produire, le traitement est vendu 41 000 euros pour le traitement de trois mois, explique Olivier Maguet. Médecins du Monde dénonce ainsi les "marges colossales et révoltantes" des laboratoires pharmaceutiques. Ces prix "ne sont pas justifiés", lance l’ONG.

"Malheureusement, cette tendance à l’inflation des prix ne fait qu’augmenter et la Sécurité sociale peut de moins en moins payer", a encore souligné Olivier Maguet en évoquant les nouveaux traitements du cancer comme l’immunothérapie. La campagne tend ainsi à alerter le gouvernement et l’opinion publique. Conçue par l’agence DDB Paris, la campagne choc se décline en douze affiches axée sur la rentabilité des maladies : "avec l’immobilier et le pétrole, quel est l’un des marchés les plus rentables ? La maladie" et "1 milliard d’euros de bénéfice, l’hépatite C on en vit très bien".

Selon l’AFP citant Olivier Maguet, les affiches auraient été refusées par les réseaux d’afficheurs pour ne pas froisser les laboratoires pharmaceutiques. Près de 1 200 bénévoles vont donc diffuser ces affiches via une campagne d’"affichage sauvage" et Internet.

Le LEEM (syndicat de l’industrie pharmaceutique) est le premier à réagir. Dans un communiqué le syndicat a "réagi avec la plus grande fermeté aux propos caricaturaux et outranciers tenus par Médecins du Monde". Il rappelé que le prix des médicaments est fixé par un organisme public (le Comité économique des produits de santé) suite à des négociations avec les industriels.

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