L’annonce a été faite par Mgr Georges Pontier, président de la Conférence des évêques de France à l’issue d’une réunion de son "conseil permanent".
L’Église catholique de France passe à l’action après les récents scandales de pédophilie en son sein.
Faire la lumière sur ces affaires
Depuis plus de deux mois, l’Église catholique de France est secouée par des révélations d’affaires de pédophilie ou d’agressions sexuelles dans lesquelles des prêtres sont impliqués. Face à ces différents scandales, elle a promis par le biais du président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Georges Pontier de faire la lumière sur ces dossiers répugnants. "Nous nous engageons à faire ce travail comme nous le faisons sur les cas portés à notre connaissance, notamment par les victimes", a déclaré Mgr Pontier en annonçant les mesures prises ce mardi.
La mise en place de ces cellules d’accueil et d’écoute
Parmi les dernières révélations figurent le nom du cardinal Barbarin, archevêque de Lyon et grande figure de l’Église française, visé par deux enquêtes pour non-dénonciation. Cette affaire a permis aux évêques de prendre conscience de l’existence de "zones grises", a fait savoir Mgr Ribadeau Dumas, porte-parole de cette conférence. Pour y remédier, les "cellules d’accueil et d’écoute" qui seront mises en place au niveau des diocèses ou des provinces ecclésiastiques faciliteront les échanges d’informations. "Un site internet dédié, notamment à l’accueil des victimes, permettra à celles-ci de rentrer en contact avec cette cellule locale", a expliqué Mgr Pontier. Dans l’attente de la mise en place du site internet, les victimes pourront déjà envoyer leurs doléances à l’adresse mail : [email protected], a-t-il ajouté sur le récit de RTL.
Une commission nationale indépendante
Dans la foulée, la "cellule de veille" de l’épiscopat disparaîtra et sera remplacée par la "cellule permanente de lutte contre la pédophilie". Cette instance poursuivra et renforcera la lutte menée depuis 15 ans par l’Église contre la pédophilie. Enfin, une "commission nationale d’expertise indépendante" présidée par une personnalité laïque verra le jour. Elle sera composée d’experts, dont d’anciens magistrats, des médecins, des psychologues ou des parents. Sa mission sera de conseiller les évêques dans l’évaluation des situations de prêtres ayant commis des actes répréhensibles.
L’issue réservée aux prêtres visés
S’il existe une prescription judiciaire, l’Église promet d’éclaircir chaque affaire, même les plus anciennes. Pour les nouveaux cas d’agressions sexuelles, la suspension des prêtres à titre conservatoire sera inévitable. En ce qui concerne les prêtres condamnés qui ont déjà purgé leur peine, Mgr Pontier défend toujours l’étude des dossiers au cas par cas.