Attentats du 13 novembre 2015 : les juges français demandent la levée du secret-défense

Selon une information exclusive du Figaro, les magistrats français viennent d’accéder à la demande des parties civiles de déclassifier les informations protégées concernant les auteurs présumes des attentats du 25 novembre 2015, leurs complices et leurs commanditaires. Il s’agit d’une étape importante qui vient d’être franchie dans l’enquête sur ces attentats.

Le 14 mars, par la voix de Me Olivier Morice, les parties civiles ont écrit aux juges d’instruction français pour leur demander de déclassifier des informations protégées au titre du secret-défense en vertu de l’application de l’article L. 2312-4 du code de la Défense. Elles n’ont reçu aucune réponse. Mais après les attentats de Bruxelles, les juges ont décidé d’accéder à la requête des parties civiles, saisissant les ministres de l’Intérieur et de la Défense, Bernard Cazeneuve et Jean-Yves le Drian, pour que ces documents soient déclassifiés.

Sont concernés Abdelhamid Abbaoud, le commandant présumé des attentats du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam arrêté vendredi dernier en Belgique, les frères Fabien et Jean-Michel Clain qui avaient revendiqué pour le compte de Daesh la tuerie du 13 novembre, Mohamed Abrini, l’un des suspects de Bruxelles toujours recherché.

La demande de la levée du secret-défense concerne également un certain nombre de lieux pris pour cible, avant ou après les attentats du 13 novembre 2015 : les endroits qui ont été visés le soir des attentats, la mosquée du boulevard Ney, dans le 18e arrondissement de Paris, que Salah Abdeslam aurait fréquentée, celle de Grande-Synthe, dans le Nord, celle de Lucé, dans l’Eure-et-Loir, fréquentée également par Omar Ismaël Mostefai, l’un des kamikazes du Bataclan, la gare de Lyon, évacuée le 13 novembre vers 14h30 en raison d’une alerte à la bombe et l’hôtel Molitor, dans le 16e arrondissement évacué le matin même, pour des raisons identiques. Il hébergeait la sélection allemande de football.