La nouvelle mouture du projet de loi El Khomri n’a pas rassuré les étudiants et les lycéens qui ont manifesté ce jeudi après une première descente dans la rue aux côtés des salariés.
Des amas de poubelles bloquant les entrées, des barrières métalliques ou encore des pancartes et des banderoles affichant des messages de colère : les jeunes de Paris ont de nouveau laissé exprimer leur colère ce jeudi en s’opposant à la loi Travail.
Au lycee Ravel, certains n’ont déjà plus de voix. La journée va être longue...#LoiTravail pic.twitter.com/4NmhDIUDFw
— Séverin Graveleau (@sgraveleau) 17 mars 2016
Une quinzaine de lycées totalement bloquée
Le blocage des lycées de la capitale a débuté très tôt dans la matinée. L’Union nationale lycéenne (UNL) a dénombré une trentaine d’établissements "perturbés" à Paris, dont une quinzaine totalement bloqués. Du côté de l’établissement Hélène-Boucher, des lycéens se tenaient devant les entrées, ne laissant circuler que les collégiens et les élèves de classes préparatoires. "Ils nous empêchent de rêver, on va les empêcher de dormir", affichait une banderole protestant la réforme du code du Travail. De son côté, Yovann Pigenet, 16 ans, élève de seconde, a confié sur le récit de 20 Minutes, vouloir se battre pour son avenir. "Les heures supplémentaires qui ne seront plus majorées, ou seulement à 10 %, c’est pas possible. On va travailler plus et gagner moins", a-t-il déclaré à l’AFP.
"@CelianMace : Lycée Hélène Boucher (XXe) : lancement de la journée de mobilisation. #grèvedu17mars pic.twitter.com/QiJYQdNs8A"
— cafe pedagogique (@cafepedagogique) 17 mars 2016
Des tensions et des interpellations
Les manifestations de ce jeudi 17 mars à Paris ont été marquées par de vives tensions. Trois personnes ont été arrêtées après des incidents et deux fonctionnaires de police ont été blessés, rapporte BFMTV. Alors que les lycéens manifestants ont lancé des projectiles, la police a répondu par des charges et des gaz lacrymogènes, précise une journaliste. Samya Mokhtar, présidente de l’Union nationale des lycéens (UNL) a aussitôt réagi après ces accrochages en marge du cortège parisien et en province. "Nous condamnons absolument tous les débordements. Malheureusement, ça arrive", a-t-elle lâché. "Nous, nous essayons de faire en sorte que tout se passe bien dans le meilleur des cadres", a-t-elle ajouté.
Un jeune est fouillé #LoiTravail pic.twitter.com/cv6rj6VROy
— Laura Daniel (@Laura_Daniel_) 17 mars 2016
En tête du cortège des lycéens, une poignée de casseurs. #manifloitravail pic.twitter.com/qqMJPwMtid
— Jean-Rémi Baudot (@jrbaudot) 17 mars 2016
Sur le trajet du cortège des lycéens, quelques vitrines brisées. La tension est palpable pic.twitter.com/SJzcQiAXCi
— Jean-Rémi Baudot (@jrbaudot) 17 mars 2016
115 lycées bloqués dans tout le pays
Dans toute la France, le ministère de l’Éducation nationale a recensé 115 lycées bloqués jeudi à la mi-journée suite à l’appel des organisations lycéennes et étudiantes opposées à la loi Travail. Les organisations lycéennes parlent quant à elles de 120 à 200 blocages. Lors de la première journée de mobilisation des lycéens et étudiants le 9 mars, les organisations de la jeunesse ont relevé une centaine de lycées bloqués sur tout le territoire, un chiffre qui se rapproche de l’estimation du ministère de l’Éducation (90).
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