La justice a ordonné jeudi l’évacuation partielle de la "jungle" de Calais : un camp insalubre et peu sûr, a estimé le tribunal. La juge Valérie Quemener a indiqué que l’Etat effectuera des relogements alternatifs.
L’arrêté d’expulsion des migrants de Calais a été validé par le tribunal administratif de Lille, ce jeudi en fin d’après-midi. Le référé déposé par 250 migrants et dix associations pour réclamer la suspension de l’évacuation du campement, dit la "jungle" de Calais a donc été rejeté. L’expulsion de la zone sud ne s’appliquera cependant pas aux "lieux de vie". Selon l’ordonnance, il s’agit des "lieux de culte, d’une école, d’une bibliothèque, d’un abri réservé à l’accueil des femmes et des enfants, des théâtres, d’un espace d’accès au droit, et d’un espace dédié aux mineurs". Ce sont des lieux "soigneusement aménagés qui répondent à un besoin réel", a noté la juge Valérie Quemener qui s’était rendue sur place mardi dernier.
Evacuation partielle pour des raisons d’ordre public et d’insalubrité
Dans son ordonnance, la juge Valérie Quemener justifie cet arrêté d’expulsion d’abord pour des raisons "d’ordre public". La magistrate s’inquiète de "l’absence d’aménagement de toute voirie, qui interdit notamment tout accès aux véhicules d’urgence et de secours" et de "l’intrusion de passeurs" qui "constitue également un danger potentiel pour les migrants". De même, elle souligne que "des affrontements se répètent entre les forces de l’ordre et les migrants" sur les périmètres longeant la "jungle". La juge explique également que "la circonstance invoquée" par les migrants selon laquelle "ils sont présents depuis des mois ou des années ne leur confère aucun droit acquis au maintien de cette situation irrégulière".
"Pour le maintien de lieux soigneusement aménagés"
La magistrate met enfin en avant les alternatives de relogement existantes. La zone nord, notamment comporte, "un centre d’accueil provisoire" d’une capacité d’hébergement de nuit de 1 500 places, dont "300 sont actuellement disponibles". La juge note aussi l’existence du centre Jules Ferry, situé à proximité de ce centre, comportant "un espace douche et toilettes" et "un centre dédié à l’accueil de nuit des femmes isolées" d’une capacité de 200 places. Valérie Quemener observe aussi que "405 places sont actuellement disponibles dans les divers centres d’accueil et d’orientation" implantés un peu partout en France, qui constituent, selon elle, une solution de rechange.
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