La Fondation Abbé Pierre vient de sortir son 21e bilan annuel concernant le mal-logement en France. Environ 3.8 millions de personnes sont mal-logées et 12,1 millions de personnes "fragilisées".
Quinze millions de personnes mal-logées
La crise du logement touche actuellement plus de 15 millions de personnes en France. Dans son rapport annuel publié ce jeudi 28 janvier, la fondation Abbé Pierre s’inquiète de l’aggravation de la situation par la persistance de la crise et le fort taux de chômage. L’association a évalué à 3,8 millions le nombre de personnes mal-logées. Elle estime également que 12,1 millions de personnes sont "fragilisés", donc susceptibles de basculer dans cette situation. La raison à ce fort taux de basculement serait la cherté des loyers et des charges.
Le nombre de sans-abri est en forte hausse
Lors de la conférence de presse donnée par Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, celui-ci a précisé que cette crise du logement était d’intensité diverse. Parmi les chiffres marquants, le bondissement du nombre de sans-abri était flagrant. Il a augmenté de 50 % entre 2001 et 2012. Au total, 141.500 personnes sont actuellement sans domicile fixe. Elles se retrouvent à la rue, à l’hôtel, sous un abri de fortune ou en centre d’hébergement.
Les conditions de logements sont précaires
Près de 2,9 millions de personnes vivent également dans des conditions de logement difficile, d’après le rapport de la fondation Abbé Pierre. Parmi eux, 2.1 millions de logés ne possèdent pas d’eau courante, de sanitaires dans les normes ou de moyen de chauffage. Certains n’ont même pas de coin-cuisine ou vivent dans un immeuble à la façade très dégradée. Ces statistiques révèlent que 934.000 personnes vivent également en "surpeuplement accentué", soit une augmentation de 17 % enregistrée entre 2006 et 2013. Il leur manque deux pièces par rapport à la norme.
L’appel au "volontarisme politique" des pouvoirs publics
Devant ces chiffres alarmants, la Fondation Abbé Pierre appelle le gouvernement, plus précisément les pouvoirs publics, à plus de volontarisme politique. "Le logement est le reflet des inégalités, mais il est aussi accélérateur des inégalités", souligne le délégué général de l’association. La fondation demande notamment à ce que les autorités compétentes mènent une politique de prévention des expulsions locatives et des évacuations de terrain. Elle souhaite notamment le logement des ménages reconnus prioritaires Dalo (Droit au logement opposable) et la régulation des marchés de l’immobilier.
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Voir le rapport de la Fondation Abbé-Pierre
La Fondation @Abbe_Pierre a remis son rapport annuel sur l’état du mal-logement en France au président @fhollande pic.twitter.com/mrLXMqSVjM
— Élysée (@Elysee) 27 Janvier 2016
