Les salariés d’Air France poursuivis pour violence aggravée sortent du silence. Ils se disent "traumatisés" et avoir été "traités comme des bandits".
Quatre des cinq salariés d’Air France poursuivis pour violences aggravées se sont exprimés hier, rapporte RTL. Après les événements qui ont émaillé le Comité d’entreprise d’Air France, ils reviennent sur cette journée de colère qui a fait la Une des médias, tant en France qu’à l’étranger.
Ils donnent aussi leur version des interpellations musclées qui ont eu lieu lundi dernier, très tôt le matin, et devant leurs familles : "Ils ont fouillé chez moi, j’avais l’impression d’être un terroriste", lance l’un d’eux. Il raconte que le pire a été lorsque ses enfants ont demandé : "Il a disparu papa, qu’est-ce qu’il a fait ?".
La garde à vue difficile a aussi "traumatisé" un autre salarié. "Nous aussi on s’est fait violenter", déplore-t-il avec l’impression d’être déclaré coupable avant même d’être jugé. Ils sont persuadés de servir d’exemple pour éteindre la révolte.
Aucun des salariés d’Air France ne s’attarde sur les événements du 5 octobre. "On n’a rien fait. Je ne regrette pas d’avoir participé à une manifestation pour sauver mon boulot. On est venu là pour nos emplois, pas pour casser", poursuit un employé.
Deux autres salariés d’Air France interpellés dénoncent ainsi une manipulation, selon leur avocat. "Ils ne comprennent pas le déchaînement politique et médiatique. Ils sont dans un double état d’esprit. C’est un choc pour eux-mêmes et surtout ils pensent à leurs collègues", a dit Me Hakiki.
Selon ces salariés d’Air France, cette affaire cache la violence du plan de licenciement proposé par la direction de la compagnie. Ils ont été mis à pied à titre conservatoire. Et dans l’attente de leur jugement, le 2 décembre, ces cinq personnes ont vu leur salaire suspendu.