Après la modification par les députés d’une disposition qui encadre la publicité pour l’alcool, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a regretté jeudi que "la loi Macron serve à détricoter la loi Evin".
La ministre de la santé n’a pas caché sa colère après la modification par les députés d’une disposition encadrant la publicité pour l’alcool. Selon Marisol Touraine, le vote effectué cette nuit représente un coup dur porté à la santé publique. "Je regrette que la loi Macron serve à détricoter la loi Evin", a indiqué la ministre à son arrivée au congrès de la Mutualité française à Nantes. La ministre a ensuite souhaité que "la suite du débat parlementaire permette de rétablir la loi Evin".
Lors de l’examen en commission en nouvelle lecture du projet de loi Macron, les députés ont apporté des modifications de la loi Evin dans la nuit de mercredi à jeudi. Les membres de la chambre basse ont refusé de revenir sur un amendement du Sénat distinguant information et publicité sur l’alcool. Notons que le gouvernement avait réclamé que cet amendement du sénateur Gérard César (Les Républicains, ex-UMP) soit supprimé.
Dans son allocution, Marisol Touraine a précisé que depuis 30 ans, la loi Evin permet d’encadrer, et non pas d’interdire, la publicité pour l’alcool. Elle a estimé qu’il ne fallait pas toucher à cet équilibre entre les intérêts de santé publique et les intérêts économiques qui, selon elle, fonctionnait bien. La ministre de la santé a en effet évoqué le cas des 50 000 personnes qui meurent tous les ans des suites d’une consommation excessive d’alcool.