Soupçonné d’avoir dissimulé 2,2 millions d’euros dans un compte en Suisse, Jean-Marie Le Pen est visé par une enquête pour blanchiment de fraude fiscale, ce qu’il nie absolument.
Une enquête pour blanchiment de fraude fiscale sur des soupçons de compte bancaire caché à l’étranger et qui pourrait être celui de Jean-Marie Le Pen a été ouverte par le parquet national financier lundi 8 juin.
2,2 millions d’euros, dont 1,7 million sous forme d’or
Un article publié par Mediapart en avril avait accusé le fondateur du Front national d’avoir caché 2,2 millions d’euros, dont 1,7 million sous forme de lingots et de pièces d’or sur un compte en Suisse. L’existence de ce pactole a été signalée par le service antiblanchiment Tracfin qui a évoqué l’existence d’un montage financier, basé aux Iles vierges britanniques et géré à Genève par l’assistant personnel de Jean-Marie Le Pen Gérald Gérin.
Protestation de Jean-Marie Le Pen
Jean-Marie Le Pen continue de contester ces accusations : "je le nie. Ce n’est pas parce que Mediapart dit quelque chose que c’est une vérité évangélique", a-t-il insisté. De son côté, Me Frédéric Joachim, avocat de Jean-Marie Le Pen a indiqué que le contexte de la révélation de cette enquête n’est pas anodin car il s’agit d’"un acharnement contre une personne dont on veut se priver dans le parti qu’il a fondé, trois jours avant que le TGI [tribunal de grande instance] ne nous entende".
Une première enquête sur le patrimoine de Jean-Marie Le Pen en 2013
Depuis 2013, la justice mène également une enquête sur le patrimoine de l’ancien président du FN, suspecté de s’être enrichit de 1,1 million d’euros entre 2004 et 2009. Cette procédure est désormais unie à l‘enquête que vient d’ouvrir le parquet national financier. Rappelons qu’en 2013, Jean-Marie Le Pen avait reconnu avoir détenu un compte ouvert à l’UBS en 1981. D’après le fondateur du FN, il s’agissait d’une opération d’emprunt pour sa société de disques de l’époque, la Serp.