Le travail du sexe coûterait 1,6 milliard d’euros par an à la France, selon une étude publiée aujourd’hui. Les professionnelles sont très remontées.
"Un ramassis de conneries", c’est ainsi que Maîtresse Gilda, porte-parole du syndicat du travail sexuel (Stras), qualifie le rapport publié aujourd’hui. Elle est très en colère à cause de l’étude réalisée le Mouvement du nid, une association qui vient en aide aux personnes qui s’addonnent à la prostitution.
Les quelque 37 000 personnes qui se prostituent en France représentent un coût de 1,6 milliard d’euros par an pour le pays, d’après cette organisation pro-abolitionniste. "Ce n’est pas une étude scientifique. Les arguments ne sont pas étayés. En plus de nous rabaisser, l’étude fait peser sur nos épaules le double fardeau économique et social", dénonce Maîtresse Gilda.
Dans un billet intitulé "Et en plus, les putes, ça coûte cher", le Stras doute la crédibilité de la méthodologie : l’organisation trouve que depuis au moins 10 ans, le Mouvement du Nid se basait sur une estimation de 20 000 prostituées en France. Ce chiffre monte désormais à 37 000, soit près du double.
Selon le syndicat, cette étude n’a qu’un objectif, qui est de faire avancer l’idéologie prohibitionniste. Il se demande comment le Mouvement du nid peut connaître le nombre de prostituées en France, alors que ce secteur d’activité est plongé dans clandestinité. "Les chiffres sont délirants", a dit Maîtresse Gilda, citant celui de "87 700 euros" présenté par l’étude comme le revenu annuel d’une prostituée.