Une mobilisation unitaire contre l’austérité pour la CGT, un festival tourné vers les jeunes pour la CFDT, FO qui fait cavalier seul : le défilé du 1er mai se fera en ordre dispersé.
Dans la capitale, la CGT, la FSU, Solidaires et l’Unsa défileront côte à côte. Le départ est fixé place de la République à 15 heures en direction de la Nation. Les banderoles seront essentiellement frappées de slogans dénonçant les "politiques d’austérité" en Europe. Mais les syndicats qui ont lancé cet appel "unitaire", entendent aussi réaffirmer, dans la suite de la vaste mobilisation post-attentats du 11 janvier, qu’ils "sont décidés à défendre, la démocratie et les libertés de pensée et d’expression", sur fond de montée du Front national.
Contrairement à l’année dernière, FO fera cavalier seul. Force Ouvrière reproche le manque de revendications des autres syndicats. Divers rassemblements seront ainsi organisés dans les principales villes de France. A Paris, des militants se retrouveront à 10h30 devant le Mur des Fédérés, au Père Lachaise. Le but : réclamer "le retrait du pacte de responsabilité et de la loi Macron". "Quand on est d’accord, qu’on soit unis dans l’action, c’est très bien. Quand on est en désaccord, ce n’est pas la peine de faire semblant", explique Jean-Claude Mailly.
De son côté, la CFDT entend "casser les codes" de la Fête du travail et a opté pour un rassemblement festif destiné aux moins de 36 ans. La CFDT espère accueillir 2 000 jeunes à ce "Working time festival", à l’Insep (Institut national du sport), dans le bois de Vincennes. Au programme : des débats, mais aussi des concerts ou encore de l’initiation au yoga... Objectif : "déringardiser" l’image du syndicat.
Son traditionnel allié, l’Unsa, défile cette année avec la CGT. Et son secrétaire général Luc Bérille a vivement regretté que la CFDT ait refusé de signer l’appel à une mobilisation unitaire, déplorant que le syndicalisme français ne soit "pas à la hauteur" et se montre "incapable" de se réunir autour du 1er mai, "dans un pays où le FN est le premier parti de France".
Selon un sondage OpinionWay pour Axys Consultants, Le Figaro et BFM Business, les syndicats ont fort à faire pour redorer leur image, 67% des Français ne se sentent proches d’aucun syndicat.