Selon une étude, les entreprises connaissent une forte montée de demandes liées à la pratique religieuse. Ces revendications ont d’ailleurs doublé en 2015.
Une étude réalisée par l’Institut Randstad, spécialisé dans les actions favorisant l’égalité des chances, et l’Observatoire du fait religieux en entreprise (Ofre) montre que les revendications religieuses au travail ont doublé en un an.
L’étude publiée par Le Parisien ce mardi 21 avril révèle que 23% des managers interrogés dans le cadre de l’enquête ont déclaré faire régulièrement face à diverses demandes allant dans ce sens : absence pour célébrer une fête religieuse, aménagement des horaires pour pouvoir prier, port de signes distinctifs… En 2014, ils n’étaient que 12%, soit presque deux fois moins.
Les cadres font face par ailleurs à des conflits sur 6% des cas. Selon l’étude, c’est également deux fois plus que l’an dernier. La situation la plus fréquente est la demande d’absence pour fêtes religieuses (à 19%), suivie par la demande de port ostentatoire d’un signe religieux (17%) et une demande d’aménagement du temps de travail (12%). Dans 4% des cas, il s’agit du refus de travailler avec une femme.
En cause dans cette augmentation du nombre de revendications, les attentats de janvier. Selon l’enquête, ce sont en effet ces évènements qui ont accru "l’implication défensive" des pratiquants. Lionel Honoré, président de l’offre explique au Parisien qu’"après les attentats, les pratiquants ont ressenti un discours de remise en cause de la religion dans la société. Plus qu’avant, ils se disent moqués et leur réaction est de se défendre en affirmant davantage ce qu’ils sont dans l’entreprise".
L’enquête a été réalisée à partir d’un questionnaire en ligne rempli entre février et mars par 1 296 salariés, exerçant pour l’essentiel (93 %) des fonctions d’encadrement.