L’expérimentation des "salles de shoot" ou "salles de consommation de drogue à moindre risque" pour six ans maximum a été adopté mardi soir par l’Assemblée nationale après plus de 4 heures de vifs débats entre la gauche et l’UMP.
Il s’agit d’un des points controversés du projet de loi santé soutenu par Marisol Touraine.
Diminuer le risque d’infection
L’Assemblée nationale a voté en première lecture ce mardi 7 avril l’expérimentation de "salles de consommation de drogue à moindre risque", communément appelées "salles de shoot", avec 50 voix contre 24. Ces endroits spécialisés qui ont déjà fait preuve d’efficacité en Suisse et en Allemagne sont réservés aux toxicomanes précarisés afin de diminuer leurs risques d’infection (HIV, hépatite...). En France, certaines communes veulent tenter l’expérience, au risque de générer des conflits avec des associations de quartier.
"Prendre en compte des situations qui existent"
Pour l’UMP Yannick Moreau, auteur d’une proposition de loi interdisant l’ouverture de toute "salle de shoot" approuvée par 105 de ses collègues, cette expérimentation serait "un très mauvais signal de banalisation de la drogue à l’intention de la jeunesse". La ministre de la Santé, Marisol Touraine estime quant à elle que l’objectif "n’est pas de banaliser, de faciliter la consommation de drogue mais de prendre en compte des situations qui existent, qu’on les supporte ou pas, qu’on les voie ou pas".
800 000 euros par an
Selon la ministre, plus de 80 000 usagers de drogue par voie intraveineuse sont recensés en France chaque année ainsi que 100 morts par overdose. Alors que la droite critique le gouvernement de n’accorder que 388 millions d’euros par an à la prévention et à la lutte contre les addictions, Marisol Touraine a indiqué que ces salles coûteraient environ 800.000 euros par an, si l’on se réfère au projet d’expérimentation parisien.