Depuis la Une des "survivants" de Charlie Hebdo, des manifestations ont été constatées dans l’ensemble du monde musulman. De son côté, Gérard Biard, rédacteur en chef, ne cesse de défendre la ligne éditoriale du journal.
La parution de l’édition des "survivants" de Charlie Hebdo, caricaturant de nouveau Mahomet en Une, continue de provoquer l’indignation dans le monde musulman. Le président afghan parlait même d’"insulte". Ce lundi 19 janvier, des manifestations sont d’ailleurs attendues, principalement en Iran. Comme l’indique Le Figaro, des étudiants islamistes iraniens ont appelé à manifester à 15 heures locales (11h30 GMT) devant l’ambassade de France à Téhéran. Au Pakistan et au Niger, des symboles français ont été pris pour cible.
Depuis l’attentat, Charlie Hebdo, est sous le feu des critiques. Le monde musulman fustige et est en ébullition. Malgré tout, le journal satirique persiste et signe. Interviewé par la chaîne de télévision américaine NBC, Gérard Biard, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, a défendu les caricatures controversées du prophète Mahomet, affirmant qu’elles contribuaient à défendre "la liberté de conscience" (traduit par NBC "liberté de religion"), à chaque fois qu’ils dessineront Mahomet, d’autres prophètes ou même Dieu.
Selon lui, Dieu n’est pas à identifier à une figure politique ou publique. "Il doit être une figure privée", précise-t-il avant de marteler : "Nous défendons la liberté de conscience". Il estime ainsi que la religion ne doit pas être un argument politique.
Concernant les propos du Pape François qui a estimé que la liberté d’expression a ses limites, Gérard Biard a de nouveau souligné que "la religion n’a pas sa place dans le discours politique parce que si la religion met le pied dans le discours politique, le discours politique devient totalitaire". Il a précisé que le garant de la paix et de la démocratie, c’est la laïcité. Bref, "elle permet à tous les croyants et aux autres de vivre en paix".
Au final, le rédacteur en chef a rappelé qu’à travers ses dessins, Charlie Hebdo défend tout ce qui est fondamental à un individu, citoyen, croyant ou non : "la liberté, notre liberté, la laïcité, la liberté de conscience, la démocratie", a-t-il déclaré avant de souligner : "Nous ne tuons personne. Il faut arrêter de confondre les assassins et les victimes. (...) Nous ne sommes pas des guerriers".
D’après NBC, cet entretien diffusé en intégralité dimanche est la première du rédacteur en chef de Charlie Hebdo à une chaîne de télévision américaine depuis l’attentat du 7 janvier, lors duquel 12 personnes ont été tuées.