Grève des urgentistes : le mouvement continue, malgré un accord avec Marisol Touraine

En fin de matinée ce lundi, la ministre de la santé, Marisol Touraine s’est félicitée d’avoir trouvé une "issue favorable des négociations" avec les urgentistes en grève depuis le début de la journée. "Je me réjouis de l’issue favorable de ces discussions, de ces négociations qui ont été fructueuses, qui vont permettre de la manière la plus rapide possible et en tout cas au premier semestre 2015 d’aboutir à un décompte horaire du travail des médecins qui travaillent en situation d’urgence et dans les services d’urgence", a annoncé la ministre dans les colonnes du Monde ce lundi.

Toutefois, malgré cet accord, l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) promoteur du mouvement, a affirmé que le préavis n’avait "pas du tout" été levé. Son président Patrick Pelloux a annoncé qu’il fallait attendre la tenue d’une assemblée générale qui doit décider en fin de journée pour connaître la suite du mouvement. "Je prends acte, cela va dans le bon sens", a-t-il exprimé.

De son côté, Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Amuf, a protesté l’annonce faite par Marisol Touraine lundi en fin de matinée lors de son passage sur RMC : "ce n’est pas à la ministre de dire si une grève est levée, mais aux gens qui sont en grève. (...) La ministre doit nous annoncer ce qu’elle a décidé à nous et non à la presse. C’est de la politique spectacle et ça commence à suffire. C’est notamment une des raisons pour laquelle Marisol Touraine coagule tous les mécontentements", grogne-t-il.

Avec les désordres dans le monde médical qui surviennent à l’approche des fêtes de fin d’année, le premier ministre Manuel Valls s’est prononcé ce mardi. Le chef du gouvernement espère une négociation entre la ministre de la Santé, Marisol Touraine, et les médecins urgentistes grévistes "dans les heures qui viennent" en insistant sur l’importance des discussions. "Il y a une discussion qui a été engagée avec la ministre de la Santé, Marisol Touraine, et j’espère qu’elle aboutira dans les heures qui viennent", a déclaré Manuel Valls sur le récit du Figaro. "D’une manière générale, la porte du gouvernement, de la ministre, est ouverte à la discussion, à la négociation", a-t-il insisté s’agissant des urgentistes.

"Il y a toute la place pour la discussion. En même temps nous avons besoin de réformer notre système de santé, nous avons besoin aussi, les Français le réclament, de mesures de justice sociale et de solidarité, ce sera le cas notamment avec le tiers payant. Je crois que c’est une mesure qui est attendue par non concitoyens", a ajouté le locataire de Matignon avant de conclure "j’en appelle au dialogue, la grève n’est jamais la bonne solution."