Une étude menée par l’institut Sociovison conclut que les français veulent « une discrétion religieuse » dans la société civile, notamment en entreprise, un espace privé que la loi sur la laïcité ne régit pas.
L’étude révèle qu’une très grande majorité de français veulent « la discrétion des affirmations religieuses », rapporte Le Figaro. Discrétion qui s’étend aux espaces de vie en commun, c’est-à-dire dans la rue, à l’école ou au sein de l’entreprise dans laquelle on travaille.
Pour expliquer cette tendance, il faut tenir compte du mouvement de sécularisation dans la société française. Moins de la moitié des français se disent croyants en 2014, et ils sont de moins en moins nombreux à se déclarer pratiquants. Ils ne sont plus que 10% à le revendiquer aujourd’hui, alors qu’ils étaient 14% au milieu des années 1990.
Et le recul se poursuit ces deux dernières années : il y a 2 points de moins de croyants ou pratiquants qu’en 2013, selon l’étude. Résultat : les non-croyants et non-pratiquants ont progressé de 7 points en 20 ans.
Les auteurs de l’étude interprètent cette tendance comme un « refus de l’emprise du religieux », hérité d’une tradition des Lumières et de la laïcité, présente depuis la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. « Le culte disparaît au profit d’une approche plus culturelle de la religion », analyse de son côté Jean-Michel Ducomte, professeur à Sciences Po Toulouse, spécialiste des questions de laïcité.
« La célébration de Noël, de Pâques ou de tout autre événement s’apparente désormais à une tradition plus symbolique qu’à un attachement pour la religion », explique-t-il.