Pour la mère de l’adolescent, le dispositif français est le responsable du départ de son fils en Syrie.
Le Figaro raconte que l’adolescent de 16 ans avait dit à sa mère aller "dormir chez un ami", il y a maintenant un an. En réalité, le jeune est allé rejoindre la Turquie pour ensuite gagner le front syrien pour "faire de l’humanitaire", a-t-il assuré à sa mère Nadine, interviewée dans Le Parisien ce lundi.
Cette femme accuse le ministère de l’intérieur d’être le responsable. Elle a donc décidé de porter plainte auprès du tribunal administratif de Paris contre les services de Cazeneuve. "La police aurait au moins dû s’inquiéter en voyant un mineur seul rejoindre cette destination", soutien-t-elle, auprès du Parisien. "Je tiens l’Etat pour responsable du départ de mon fils", ajoute-t-elle.
Il est curieux de connaître la suite de cette plainte. Il est en effet permis par la loi à un mineur non accompagné de se rendre en Turquie avec une simple carte d’identité valide, même si ce pays ne fait pas partie de l’espace Schengen.
Depuis janvier 2013, les mineurs voulant quitter la France n’ont plus besoin de présenter une autorisation de sortie de territoire, car ce document est délivré aux parents par les mairies.
L’initiative de supprimer cette procédure s’était accompagnée d’un dispositif renforcé de surveillance. Les noms des mineurs en fugue, suspectés de rejoindre les terres de djihad ou faisant l’objet d’un signalement, car susceptible d’être enlevé par l’un de leurs parents à l’étranger, sont en effet depuis systématiquement transmis aux policiers des frontières qui les empêchent de quitter le pays.
Nadine n’a pas perçu de signe de radicalisation de son fils, le nom de ce dernier n’était répertorié dans aucun fichier.
Pour elle, avec ce qui se passe, autoriser le départ de mineurs seuls en "Turquie, réputée pour être un point de passage vers la Syrie (...) est aberrant", la police aurait dû l’interpeller. Impossible répond le ministère de l’Intérieur : "Le jeune homme avait le droit de se rendre en Turquie avec sa carte d’identité. Que devaient faire les policiers ? Le priver de son droit à la libre-circulation sans aucune base légale ?"