A l’occasion d’un séminaire organisé par pôle emploi pour le comité de direction des Pays de la Loire, des cadres régionaux ont séjourné dans un hôtel quatre étoiles. Un comportement qui dérange.
Alors que le ministère du travail a annoncé un nouveau record du nombre de demandeurs d’emploi en septembre, le quotidien Ouest France a révélé que Pôle emploi a organisé pour le comité de direction des Pays de la Loire la semaine dernière un séminaire dans un hôtel quatre étoiles pour une dizaine de dirigeants régionaux.
Le séminaire a ainsi eu lieu dans l’établissement Anne de Bretagne, un double étoile Michelin de La Plaine-sur-Mer. Ouest France assure que treize chambres, dont quelques suites, auraient été réservées. Les prix du forfait "séminaire", qui comprend notamment dîner, chambre et location de la salle, commencent à 290 euros par personne. "Un tarif ensuite négocié", se défend Pôle emploi, interrogé par le quotidien, sans pour autant en donner le montant.
Interrogé par Ouest France, le service de communication de la direction régionale de Pôle emploi a déclaré : "Le choix des établissements répond à un strict cahier des charges. Nous mettons en concurrence les établissements avant de les choisir. Cela reste un séminaire de direction ; nous ne faisons donc pas au moins-disant mais au mieux-disant". Contacté par Le Figaro, un spécialiste de l’organisation de séminaires d’entreprise tient le même discours. Il évalue le coût moyen des séjours qu’il prépare "à environ 300 euros par personne" et affirme que la réservation d’un hôtel quatre étoiles est fréquente.
Si les prix ne sont donc pas exorbitants pour l’organisation de tels séminaires, ils peuvent toutefois sembler maladroits. Comme l’indique le délégué syndical FSU de Pôle emploi Jean-Charles Steyger : "L’une des valeurs de Pôle emploi est l’exemplarité. À une époque où des agences manquent d’ordinateurs, où seulement 50% des chômeurs touchent des allocations, ces dépenses interrogent, forcément".
Le mouvement ATTAC, en faveur du pouvoir citoyen, a mis en évidence ce séminaire, qui apparaît comme déplacé dans la conjoncture actuelle. Margareth Lecoq, du mouvement ATTAC de Nantes, trouve ce séminaire choquant. Elle a d’ailleurs exprimé sa révolte au micro d’Europe 1 : "On a du même du mal à y croire, on se dit que ce n’est pas possible que des personnes responsables de Pôle Emploi se permettent d’utiliser l’argent public pour se payer un week-end à la mer dans un grand hôtel. Quand on pense qu’il y a des chômeurs qui sont radiés … ".