Dans un entretien à La Croix, Manuel Valls réaffirme la position de François Hollande sur la Gestation Pour Autrui (GPA). Elle "est et sera interdite en France", a-t-il martelé.
A deux jours du rassemblement de la Manif pour tous, Manuel Valls a accordé une interview au quotidien La Croix pour évoquer la GPA (gestation pour autrui). Il défend ainsi la famille comme "un repère, un pôle de stabilité" et durcit la ligne conduite par François Hollande contre la GPA. Le Premier ministre a promis qu’elle resterait interdite en France. La GPA, qui est "une pratique intolérable de commercialisation des êtres humains et de marchandisation du corps des femmes, est et sera interdite en France", a-t-il déclaré.
Allant plus loin, il indique que Paris "entend promouvoir une initiative internationale qui pourrait aboutir, par exemple, à ce que les pays qui autorisent la GPA n’accordent pas le bénéfice de ce mode de procréation aux ressortissants des pays qui l’interdisent". Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, prendra "dans les semaines qui viennent des initiatives" en ce sens.
Les manifestations de Manif pour tous sont notamment dirigées contre la condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour son refus de transcrire les actes de filiation d’enfants nés par GPA à l’étranger. Sur ce point, Manuel Valls explique à La Croix que "la France n’a pas fait appel de cette décision car notre droit national, c’est-à-dire l’interdiction, n’est pas remis en cause".
Mais si le gouvernement se laisse "le temps de la réflexion" sur les droits de ces enfants (substitut à l’autorité parentale, droit à hériter, nationalité...), "en tout état de cause, le gouvernement exclut totalement d’autoriser la transcription automatique des actes étrangers, car cela équivaudrait à accepter et normaliser la GPA", prévient le Premier ministre.
Enfin, concernant la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de lesbiennes, actuellement interdite, "la position du gouvernement sur ce sujet est claire", assure Manuel Valls : "Nous n’avancerons pas plus loin sur cette question tant que nous n’aurons pas l’avis du Comité consultatif national d’éthique".