S’exprimant sur France Inter mercredi matin, Nicolas Hulot a affirmé que le coût du démantèlement des centrales nucléaires aurait pu servir à développer les énergies renouvelables.
En écologiste engagé, Nicolas Hulot dénonce l’option des centrales nucléaires comme source d’énergie. Les sommes faramineuses de leur construction et les coûts encore plus astronomiques de leur démantèlement auraient pu être dépensés plus intelligemment, selon lui, en les investissant dans les énergies renouvelables. Ce qui l’interesse serait de "Faire baisser la part du nucléaire, car on nous a menti sur le coût des démantèlements des centrales nucléaires ; si cet argent a été investi dans les énergies renouvelables, les choses auraient été autrement". Des propos qu’il a tenus lors d’une intervention sur RFI.
Pour la seule centrale de Brennilis, par exemple, la Cour des Comptes évaluait en 2005 le coût de son démantèlement à 482 millions d’euros, soit 20 fois plus que l’estimation de la commission PEON qui est à l’origine du parc nucléaire actuel.
En France, parmi les installations nécessitant un démantèlement, soixante-huit réacteurs nucléaires civils de production d’électricité ont été construits depuis le lancement du programme électronucléaire dans les années 1960. Parmi eux, cinquante-huit réacteurs fonctionnent actuellement et les dix autres sont en cours de démantèlement.
Sur les seules centrales du parc REP (Réacteur à eau pressurisée), leurs coûts de démantèlement ont fait l’objet d’une estimation en 1991 par le ministère de l’Industrie, à hauteur de 15 % du coût d’investissement net (hors intérêts intercalaires). Au 31 décembre 2005, cette provision s’élevait à 13,1 milliards d’euros.
La Cour des Comptes a estimé le démantèlement du parc électronucléaire français dans une fourchette de 20 à 39 milliards d’euros en 2003, sommes cohérentes avec le mode d’estimation retenu par EDF et la durée de vie résiduelle des centrales.
De la part des ONG, c’est un autre son de cloche. Rassemblées au sein du réseau Sortir du nucléaire, bon nombre d’ONG reprochent à EDF d’avoir sous-estimé les coûts de démantèlement qui se compteraient en centaines de milliards d’euros et non en dizaines de milliards comme l’a annoncé EDF.