A l’approche de la fête nationale, la préfecture de police met en garde sur les dangers des pétards et tout autre explosif. Ces derniers peuvent engendrer de vraies plaies de guerre.
Alertant sur le fait que cinquante personnes ont été grièvement blessées en juillet 2013 en Ile-de-France, les forces de police ont mis en place une campagne afin de limiter l’utilisation de pétards artisanaux. Baptisée "Mortiers en mains, doigts en moins", la campagne rappelle que la loi prévoit une peine de deux ans de prison et 30.000 euros d’amende pour quiconque blesserait d’autres personnes avec des pétards.
Chirurgien orthopédiste et traumatologue de l’hôpital Saint-Antoine (XII e), le professeur Alain Sautet, a été interviewé par le quotidien Le Parisien pour mettre en lumière les vrais dangers d’une fausse manipulation d’un mortier. Il rappelle ainsi que les mortiers sont de "véritables explosifs, placés dans des tubes lanceurs. Ils sont fabriqués en Asie, sans aucun contrôle de qualité".
Le professeur insiste ainsi sur le fait que "les jeunes de 20 à 25 ans n’ont pas conscience du danger". Ces derniers sont les premières victimes de ces explosifs. Il ajoute également qu’il y a aussi "les victimes collatérales, celles qui se trouvent à côté ou qui, en voulant ramasser un mortier envoyé par un tiers pour l’éloigner et se protéger, vont être mutilées".
Dans son service, il fait souvent face à de vraies plaies de guerre. D’ailleurs, son équipe est spécialisée pour soigner les mains mutilées par les mortiers : "C’est le pouce qui est touché la plupart du temps et les extrémités des autres doigts. Il arrive qu’on récupère des victimes dont le pouce est amené par les policiers dans un sac … On répare les lésions cutanées, nerveuses, vasculaires, tendineuses et osseuses. On suture. On met des vis et des broches dans les os. Le plus délicat, c’est la peau. Les mortiers provoquent également des dégâts psychologiques et sociaux. Une victime privée de son pouce ne pourra plus assurer un travail manuel", prévient-il à la fin de son interview.