En une trentaine d’années, le nombre des Domiens ayant migré en métropole s’est vu doubler pour arriver à 364 800 en 2008, selon le rapport de l’Insee, rendu public ce mercredi. Les Antillais qui constituent la grande majorité des immigrés domiens se concentrent plutôt dans l’agglomération parisienne tandis que les Réunionnais préfèrent habiter dans le sud de la France. Par ailleurs, les Domiennes travaillent principalement dans la fonction publique, territoriale ou encore hospitalière tandis que la plupart des Domiens sont dans le domaine des transports, de la logistique ou du bâtiment.
En 2008, 364 800 natifs d’un département d’outre-mer que ce soit de
Guadeloupe, Martinique, Guyane ou encore de La Réunion vivent en France métropolitaine. Les Antillais sont les plus nombreux à avoir choisi cette voie avec les deux tiers qui sont installés en Île-de-France, soit 153 000 personnes. Pour leur part, les Guyanais sont moins nombreux à avoir migré avec seulement 24 400 personnes dont un quart d’entre eux ont entre 18 et 25 ans. Quant aux Martiniquais, ils sont 117 000 à s’installer en territoire métropolitain tandis que les Guadeloupéens sont au nombre de 115 400, suivis des Réunionnais avec 108 000 personnes recensées dont un tiers vit dans les régions du sud de la France.
Par ailleurs, les natifs des DOM vivent plus souvent en couple en métropolitaine, principalement pour le cas des deux tiers des Réunionnais. Généralement, les familles monoparentales sont moins fréquentes en métropole que dans les DOM avec respectivement 14 % contre 22 %, mais elles sont par contre plus confrontées aux difficultés liées à une migration notamment dans trois principaux critères : précarité financière, isolement et absence ou faiblesse du soutien familial.
Concernant l’accès à l’
emploi des Domiens, ils parviennent plus facilement à trouver du travail en France métropolitaine. Au total 216 000 natifs des DOM y ont un emploi en 2008, ceci est dû notamment au fait qu’en métropole, la situation économique est plus favorable que dans les DOM. De plus, le niveau de diplôme des Domiens y est comparable à celui des métropolitains.
Cependant la proportion d’Antillaises ayant un emploi est supérieure de 10 points à celle des Réunionnaises et des métropolitaines. Ceci s’explique notamment par la monoparentalité qui est plus répandue chez les Antillaises que chez les métropolitaines ou les Réunionnaises dont 10 % sont femmes au foyer, contre 3 % des Antillaises.
Les Domiennes qui travaillent sont par contre des salariées de l’État, d’une collectivité publique ou de la fonction publique hospitalière. Elles sont plus nombreuses que les hommes à avoir un diplôme équivalent ou supérieur au baccalauréat, leur permettant d’accéder plus facilement aux emplois de la fonction publique. Dans la plupart des cas, elles sont surtout des aides-soignantes, infirmières et agents d’entretien des hôpitaux, ou agents administratifs de catégorie B et C de l’administration.
Du côté des hommes, un tiers des Domiens qui exercent en métropole ont un CAP ou un BEP. Ainsi, ils sont 39 % à travailler comme ouvriers contre 35 % chez les métropolitains. Ils sont avant tout ouvriers qualifiés dans les domaines des transports, de la logistique et du bâtiment.
Le même rapport indique que 28 000 Domiens âgés de 15 ans et plus poursuivent des études en métropole dont 9 000 Réunionnais, 8 000 Guadeloupéens, 8 000 Martiniquais et 3 000 Guyanais.
Quant à la répartition géographique des Domiens vivant en territoire métropolitain, 72 % des Réunionnais y vivent en province. Leur implantation est plus diversifiée sur l’ensemble du territoire. Ainsi, ils seraient près d’un tiers à vivre dans les régions du sud de la France, en Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Paca ou Rhône-Alpes où le coût des logements est plus accessible qu’en Île-de-France. Ainsi, quatre Réunionnais migrés sur dix sont à cet effet propriétaires de leur logement.
Dans ce même volet, les Domiens vivent dans des logements plus petits que les autres métropolitains bien que leurs familles soient plus nombreuses. En moyenne, un logement de Domien sur cinq est surpeuplé, notamment pour les Antillais dont un ménage sur quatre est concerné par ce problème contre 1 sur six pour le cas des ménages réunionnais.