De retour de Chine, Nicolas Sarkozy a tenu à s’afficher samedi à la pointe du combat pour le sauvetage financier de la Grèce et la défense de la zone euro en présidant une réunion de travail et en affichant son entente sur ce dossier avec Angela Merkel.
PARIS (AFP) - De retour de Chine, Nicolas Sarkozy a tenu à s’afficher samedi à la pointe du combat pour le sauvetage financier de la Grèce et la défense de la zone euro en présidant une réunion de travail et en affichant son entente sur ce dossier avec Angela Merkel.
A peine descendu de son Airbus, le chef de l’Etat a d’abord fait le point au téléphone sur la mise en oeuvre du plan de soutien de l’Union européenne (UE) avec la chancelière allemande, qui constitue le principal frein aux efforts déployés par Bruxelles pour secourir Athènes.
Puis une bonne heure, il a planché à l’Elysée avec le Premier ministre François Fillon, les principaux ministres concernés, dont celle de l’Economie Christine Lagarde, et ses plus proches conseillers.
Après cette réunion, Nicolas Sarkozy a réaffirmé dans un communiqué sa "complète identité de vue" sur l’aide à la Grèce avec Angela Merkel, malgré ses réticences, et leur "détermination à agir vite".
Pour convaincre de cette parfaite entente franco-allemande, le président français a fait savoir qu’il allait continuer à travailler de concert avec sa partenaire allemande pour "renforcer la stabilité de la zone euro et la régulation des marchés financiers".
Il a également promis pour "les prochains jours" une série d’initiatives des deux poids lourds de la zone euro pour y renforcer les "mécanismes de surveillance", accélérer "la lutte contre la spéculation" ou améliorer "la transparence des produits dérivés".
Les deux dirigeants souhaitent enfin, selon l’Elysée, que l’UE "formule de nouvelles propositions sur la régulation des agences de notation", l’un des principaux terrains, encore en friche, de la "moralisation du capitalisme" prônée par Nicolas Sarkozy depuis la crise financière de 2008.
Pendant le voyage du chef de l’Etat en Chine, l’Elysée a dénoncé en termes très vigoureux le travail de ces agences qui "font la pluie et le beau temps" et "amplifient" la spéculation dont est victime la zone euro.
Mercredi, l’une de ces trois grandes agences de notation, Standard and Poor’s, a dégradé la note de la dette grecque. Les dettes du Portugal et de l’Espagne viennent elles aussi d’être dégradées.
Seule ministre à s’exprimer à l’issue de la réunion, Christine Lagarde a confirmé que le montant du plan de soutien de trois ans en cours de négociation entre la Grèce, l’UE et le Fonds monétaire international (FMI) devrait figurer dans "une fourchette entre 100 et 120 milliards d’euros".
Devant la presse, Mme Lagarde, qui participe dimanche après-midi à Bruxelles à une réunion des ministres des Finances de l’Eurogroupe, a indiqué avoir "bon espoir que, d’ici la fin du week-end, un accord puisse intervenir".
Selon une source gouvernementale grecque, cet accord devrait être annoncé dimanche lors d’un conseil des ministres grecs à Athènes.
La ministre de l’Economie a précisé qu’une réunion des chefs d’Etat et de gouvernement des seize Etats de la zone euro devrait ensuite se tenir "dans des délais très rapides" pour endosser ce plan.
La France devrait financer "à peu près 21%" du montant de l’aide versée par l’UE, a également confirmé Mme Lagarde.
Paris s’est engagé à débloquer la première année un montant maximum de 6,3 milliards d’euros - dont 3,9 dès 2010 - sur les 30 mds de l’Union européenne (en plus des 15 du FMI) pour soulager la dette grecque.
L’Elysée a confirmé que cette participation française, incluse dans le projet de loi de finances rectificative, devrait être votée par le Parlement "dans le courant de la semaine prochaine".
