La tension reste palpable sur la petite commune de Saint-Aignan après les violentes manifestations de dimanche dernier qui ont vu un groupe de personnes semer la panique dans la vallée du Cher.
Ces incidents ont eu lieu après la mort de Luigi Duquenet. Ce jeune homme a été tué par les gendarmes au cours d’une course-poursuite dans la nuit de vendredi à samedi. Les premiers éléments de l’enquête indiquent que des éléments de la gendarmerie ont tenté de stopper Luigi Duquenet, alors qu’il partait en voiture après une agression signalée à Onzain. N’étant pas titulaire de permis de conduire, le jeune homme de 22 ans aurait eu peur d’un contrôle et a forcé le barrage en emportant sur son capot un gendarme sur 500 m.
Pris en chasse, il est arrivé sur deux gendarmes postés à Thésée-la-Romaine. Ces derniers se sont positionnés pour le stopper et quand la voiture a accéléré, l’un aurait tiré à deux reprises, touchant mortellement le passager. Cette version est farouchement contestée par la communauté gitane d’où est issu Luigi Duquenet. Selon elle, à Onzain, le premier gendarme est monté sur le capot de lui-même pour stopper le véhicule. Puis, celui qui a ouvert le feu à Thésée-la-Romaine l’a fait sans sommation.
Ainsi, des personnes ont causé des incidents dans les villages de Mehers, Couddes, Onzain, Chemery et Thésée. La vitrine d’un bar-tabac a été cassée à la voiture-bélier à Chemery et des salles des mairies de Couddes et Thésée-la-Romaine ont été incendiées. Plusieurs voitures ont également été brûlées à Onzain et Mehers. Par ailleurs, la gendarmerie de Saint-Aignan a été attaquée à coups de haches et de barres de fer par une cinquantaine de membres de la communauté des gens du voyage.
Le Ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux s’est rendu sur place hier après-midi pour constater les dégâts. Pour contenir cette flambée de violence, le Ministre a confirmé que 300 hommes ainsi que deux hélicoptères seraient déployés dans la vallée du Cher. "Les gens du voyage ne sont pas au-dessous des lois et ils ne sont pas au-dessus des lois non plus", a-t-il prévenu.
En espace d’un week end, la France vient de connaître un nouveau déchaînement de violences contre les forces de l’ordre. L’opposition adresse alors des critiques acerbes contre le gouvernement à qui elle reproche l’absence de politique de sécurité cohérente.