Deux personnes ont été arrêtées mercredi matin et placées en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur le double homicide à l’arme blanche d’un couple de retraités de Pont-Sainte-Maxence (Oise) survenu fin janvier, a annoncé le parquet de Senlis.
SENLIS (Oise) (AFP) - Plus de trois mois après le meurtre à l’arme blanche d’un couple de retraités dans l’Oise, deux personnes ont été interpellées mercredi dans cette affaire qui avait conduit le ministre de l’Intérieur à annoncer des mesures pour renforcer la sécurité des seniors.
"Deux jeunes majeurs ont été arrêtés à leur domicile, l’un en région parisienne, l’autre dans l’Oise", a annoncé Chantal Berger, procureur de Senlis. Ils ont été placés en garde à vue dans l’Oise.
Il s’agit des premières arrestations dans l’enquête sur ce fait divers particulièrement sordide. Les septuagénaires avaient été retrouvés morts fin janvier dans leur pavillon de Pont-Sainte-Maxence, victimes de 87 coups de couteau, dont 60 sur la femme. De nombreuses ecchymoses avaient aussi été relevées sur les corps des retraités.
Au domicile de l’un des suspects, les enquêteurs ont découvert des objets volés au couple "notamment une télévision et un four à micro-ondes", a dit la procureure. Elle a précisé que les deux suspects n’étaient pas connus des services de police.
"Ils ont un niveau de responsabilité différent" dans l’affaire, a-t-elle ajouté.
Les arrestations ont mobilisé mercredi une quarantaine de gendarmes du groupement de l’Oise. Le colonel Robert Bouche, commandant de la section de recherches de la région Picardie à Amiens, a précisé que depuis le 29 janvier, 1.000 pièces de procédure avaient été établies, 300 auditions réalisées et 200 éléments mis sous scellés. Certains sont toujours en cours d’analyse.
"Le travail de fond et l’enquête d’environnement ont permis de recueillir des témoignages qui, au fil de l’eau, ont permis de tenter d’identifier des personnes qui n’habitaient pas toutes obligatoirement sur le secteur", a-t-il expliqué.
Les victimes vivaient simplement de leur retraite après avoir travaillé de nombreuses années dans une usine sidérurgique de Montataire, à une vingtaine de kilomètres de Pont-Sainte-Maxence.
L’autopsie avait permis de déterminer que le couple avait été tué lors de la soirée du 25 janvier, soit près de quatre jours avant la découverte du crime par des amis. Un couteau "compatible avec les blessures" du couple - tous deux âgés de 76 ans - avait été retrouvé sur les lieux du crime. Des objets du pavillon avaient disparu ainsi que la voiture du couple. Aucune effraction n’avait été constatée.
Le lendemain de la découverte des corps des victimes, le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux avait annoncé un durcissement des sanctions pénales contre les agresseurs de personnes âgées.
La Garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie avait semblé critiquer cette annonce, en rappelant que les propositions en matière pénale étaient de sa responsabilité ou de celle des parlementaires.
M. Hortefeux avait rétorqué qu’elle n’avait "pas été bien informée" sur sa proposition, adoptée auparavant par la Commission des lois à l’Assemblée nationale. Le ministre s’était défendu d’avoir proposé cette mesure en réaction au double meurtre.
Il avait également évoqué le lancement d’opérations "tranquillité seniors", qu’il est venu détailler lundi lors d’un déplacement dans l’Oise. A l’image de l’opération "tranquillité vacances" pour lutter contre les cambriolages, il s’agit de permettre aux personnes âgées de mieux se signaler aux forces de l’ordre lorsqu’elles s’estiment menacées.