Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a accusé jeudi le gouvernement de "jouer la montre" sur la réforme des retraites, alors que le ministre du Travail Eric Woerth a démenti lui avoir confié son intention de reporter l’âge légal.
PARIS (AFP) - Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a accusé jeudi le gouvernement de "jouer la montre" sur la réforme des retraites, alors que le ministre du Travail Eric Woerth a démenti lui avoir confié son intention de reporter l’âge légal.
Le leader de la GGT avait annoncé la veille, après avoir été reçu par le ministre dans le cadre de la concertation sur la réforme, que ce dernier prévoyait un report de l’âge légal de départ à la retraite, actuellement fixé à 60 ans. "Je ne lui ai pas dit ça", avait aussitôt réagi M. Woerth.
"Il l’a pensé si fort que moi et toute la délégation avons compris que le projet de loi publié à la veille des premiers départs en vacances comprendrait à la fois le report de l’âge de la retraite (...) et un allongement de la durée de cotisations, puisqu’on nous dit que le problème des retraites est démographique", a précisé M. Thibault, invité sur RMC.
"Que le ministre s’efforce de jouer la montre jusqu’à la fin juin, je dirais qu’il est dans son rôle. Mais il est de ma responsabilité de dire ce que je retiens d’une conversation avec un ministre. Et je ne pense pas vous livrer un scoop en vous disant tout cela", a-t-il poursuivi.
Le projet de réforme des retraites doit être présenté en juillet en Conseil des ministres avant son examen au mois de septembre au Parlement.
Le leader de la CGT a de nouveau appelé à une "forte mobilisation" pour la journée nationale de manifestations et de grèves du 27 mai, lancée par l’intersyndicale CGT, CFDT, FSU, Solidaires, Unsa et la CFTC, alors que FO appelle à une grève séparée le 15 juin.
"Nous avons bien l’intention d’appeler à une forte mobilisation avec les autres syndicats le 27 mai, sauf FO qui a décidé d’attendre juin mais ça sera un peu tard, les arbitrages seront déjà pris", a expliqué M. Thibault.
"S’il y a énormément de monde dans la rue, peut-être que le président de la République va y réfléchir à deux fois", a-t-il estimé.