Martine Aubry, première secrétaire du PS, a dénoncé lundi "un simulacre de concertation" de la part du gouvernement à propos des retraites, estimant que les orientations annoncées la veille visaient à faire payer "toujours les mêmes", les salariés et les retraités.
LILLE (AFP) - Martine Aubry, première secrétaire du PS, a dénoncé lundi "un simulacre de concertation" de la part du gouvernement à propos des retraites, estimant que les orientations annoncées la veille visaient à faire payer "toujours les mêmes", les salariés et les retraités.
"Le gouvernement n’avance pas dans ses propositions. Nous comprenons entre les lignes qu’il souhaite comme d’habitude faire payer les salariés et les retraités, mais nous n’avons pas de propositions précises. On assiste à un simulacre de concertation", a estimé Martine Aubry à Lille, en marge d’une conférence de presse sur les mesures prévues par sa municipalité pour accompagner les personnes âgées.
"Ce texte passera en conseil des ministres avant l’été. On a l’impression que le gouvernement veut attendre l’été, peut-être la coupe du monde de foot, pour que les gens n’aient pas le temps de réagir", a estimé la maire de Lille.
Un allongement de l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 63 ans et de l’âge de de la retraite à taux plein de 65 à 68 ans, ne "règle qu’à peine le quart du problème", a ajouté Mme Aubry, en s’appuyant sur des chiffres du conseil d’orientation des retraites.
La première secrétaire du PS a annoncé qu’elle s’opposerait à un allongement de l’âge légal "avec l’ensemble des organisations syndicales, car cette mesure est profondément injuste".
Le gouvernement a annoncé dimanche qu’il "fera de l’augmentation de la durée d’activité le socle d’une réponse durable et juste au déséquilibre des régimes de retraite", dans un document d’orientation, qui doit servir de base à la rédaction d’un projet de loi d’ici juillet.
Le texte évoque également la création d’une contribution sur les hauts revenus et les revenus du capital, une annonce "très floue" pour Mme Aubry, qui craint une "annonce sans suivi".
"On n’a pas l’impression que c’est une voie importante dans la réforme du gouvernement. Mais nous, nous allons faire des propositions là-dessus très importantes et j’espère que nous serons suivis, pour une fois", a ajouté Martine Aubry.
Dans le cas contraire, pour la patronne du PS, le gouvernement aura réglé le problème "de manière injuste et à court terme".