Dans une tribune publiée ce vendredi dans le quotidien Le Monde, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin affirme être "effrayé" par la campagne de Nicolas Sarkozy qu’il accuse de faire un "débauchage des voix" de l’extrême droite.
"La dérive électoraliste qui s’est engagée est un processus incontrôlable et sans fin. Une concession en entraînera toujours une autre. Un gage à l’extrémisme toujours un plus grand encore. Une digue rompue en fera céder une autre. Halte au feu !", écrit Dominique de Villepin dans une tribune intitulée "La droite m’effraie, la gauche m’inquiète".
"Je ne supporte pas l’hystérie générale qui s’est emparée de l’élection dans laquelle le peuple français est pris en otage par six millions d’électeurs en colère. Aujourd’hui, tout se passe comme s’il n’y avait en France que des électeurs du Front national. Comme s’il n’y avait pas d’autres questions que le halal, l’immigration légale, les horaires de piscines municipales", fustige l’ex-Premier ministre.
En évitant de nommer le président-candidat, Villepin a mis en garde la droite contre "le poison mortel" qui la "menace" : "celui du reniement de ses valeurs, celui du sacrifice de ce qui fait notre identité". "Ne nous abîmons pas", insiste celui qui était à couteaux tirés avec Nicolas Sarkozy dans l’affaire Clearstream. Concernant son choix au second tour, l’ancien ministre des Affaires étrangères affirme : "Mon rôle n’est pas de dire pour qui voter".