Philippe Hervieu, un élu municipal de l’Oise et candidat aux élections législatives, a déposé plainte lundi contre l’ancien ministre Eric Woerth pour "financement illégal de campagne électorale" et "détournement de fonds publics", fait savoir ce mercredi l’avocat du plaignant.
Eric Woerth s’attire les reproches pour avoir envoyé une lettre à ses administrés le 18 février dernier. Dans le courrier adressé à quelque 60.000 habitants de la 4e circonscription de l’Oise dont il est l’actuel député, l’ancien ministre du Budget contestait les accusations portées à son encontre dans l’affaire Bettencourt.
Après avoir pris connaissance de la distribution de la missive, Philippe Hervieu, conseiller municipal divers droite (DVD) de Pont-Sainte-Maxence, et candidat dans la 4e circonscription de l’Oise, a décidé de saisir la justice pour " pratique illégale, et rupture d’égalité entre des candidats à des élections législatives".
"Selon les explications données par Monsieur Woerth à la presse, ce courrier (...) devait être distribué par les militants du parti politique de Monsieur Woerth, l’UMP, et son coût devrait être inscrit dans les comptes de campagne du candidat pour l’année 2012. Or, Monsieur Hervieu a appris que contrairement à ces assurances, ce courrier avait été distribué par voie postale par la Mairie de Raray sous enveloppe affranchie à des habitants de cette commune", fustige l’avocat du plaignant, Me François Saint-Pierre, qui indique avoir envoyé lundi, au nom de son client, une plainte auprès du parquet de Senlis.
"M. Hervieu a trouvé tout à fait anormal, lui qui est son challenger aux prochaines élections législatives, que M. Woerth puisse bénéficier de l’aide de municipalités qui ne peuvent jamais être partisanes et prêter des moyens matériels et financiers", dénonce Me Saint-Pierre.
"La question que posera l’enquête est de savoir si c’est un cas isolé, une erreur, ou s’il s’est agi vraiment (...) d’une atteinte grave portée d’une part à l’interdiction faite aux communes de soutenir un candidat aux législatives, et d’autre part d’une rupture d’égalité entre des candidats à des élections législatives", souligne l’avocat.