La secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel a répondu aux questions de 20 Minutes pour un dossier spécial « Emploi et Handicap ». Elle a proposé différentes mesures.
Sophie Cluzel suggère d’arrêter de poser une différence entre les valides et les personnes handicapées pour ne pas provoquer des dysfonctionnements. Ce terme n’a pas à exister, soutient-elle. « Les personnes handicapées souhaitent avoir une vie la plus ordinaire possible », a-t-elle ajouté. Tout un chacun devrait avoir la place qui lui convient sans opposer les intérêts. « Nous devrons penser en termes de conception universelle », a affirmé la secrétaire d’Etat.
Il est du devoir de l’entreprise de penser au bien-être de ses employés sans aucune différence. « Ce n’est pas aux personnes handicapées de s’adapter systématiquement, mais à l’entreprise », a martelé Sophie Cluzel. Ainsi, pour construire un open space dans son entreprise, la direction devrait penser aux salariés autistes Asperger. Ces derniers ayant une difficulté de sociabilités auront besoin des cloisons amovibles. Et c’est à l’entreprise d’installer cela, bref, il faut considérer le cas de tout le monde, a-t-elle réitéré.
Les outils et la pertinence de la politique sont soumis à des audits tous les cinq ans, a répondu la secrétaire d’Etat. L’obligation d’emploi de 6 % peut être affectée par branche professionnelle ou secteur d’activité. Aussi, il se pourrait qu’il va être revu à la baisse même étant considéré comme une bonne discrimination positive. « Soyons pragmatiques, plutôt que dogmatiques », a-t-elle suggéré.
Dans cette lignée, la question du maintien de ce 6%, seulement dans les emplois directs à partir de 2020 a été posée. Sophie Cluzel a répliqué que le taux d’emploi dans le secteur privé va baisser de 3,4 % dans l’objectif d’avoir une vision plus claire des employeurs de ces personnes.
« Nous devons nous appuyer sur les services de droit commun existants et mieux flécher les parcours », a-t-elle soutenu. Pour le retour d’un travailleur à l’emploi par exemple, un partenariat devrait exister entre Pôle emploi et le niveau médico-social et/ou associatif. Par ailleurs, pour les jeunes, la démarche devrait être inclusive, et le point d’entrée serait les missions locales.
Le fait de renouveler le RQTH tous les trois ou cinq ans est une maltraitance administrative, a soutenu Sophie Cluzel. Au final, selon ses dires, 99% de ces documents renouvelés sont identiques. Donc, pour les handicaps stabilisés, la RQTH est acquise à vie. Tout le monde est ainsi gagnant. D’un côté, les personnes handicapées vont avoir une vie plus simple. De l’autre, les agents des maisons départementales des personnes infirmees vont avoir plus de temps pour les accompagnements et les conseils à forte valeur ajoutée.
Pour permettre l’accessibilité des savoirs à tous, un référent handicap va être installé dans tous les centres de formations d’apprentis ou CFA, selon Sophie Cluzel. Il va tenir le rôle d’informateur et de conseiller des employeurs ainsi que du public handicapé sur la faisabilité d’un parcours en alternance. « L’Etat va prendre en charge ainsi le surcoût », a confirmé la secrétaire d’Etat. Face à la réticence des jeunes envers l’apprentissage, une relation entre l’Education nationale et les CFA va être envisagée permettant ainsi une mise en situation profesionnelle.
(Source : 20 Minutes)